L'augmentation des investissements et le règlement des problèmes du foncier agricole sont parmi les principaux axes indispensables pour atteindre un taux de croissance de 8% dans le secteur agricole, qui ne dépasse pas les 2% actuellement, et assurer aussi la sécurité alimentaire. C'est ce qu'a indiqué hier Foued Chehat, directeur de l'Institut national de la recherche agronomique d'Algérie (Inraa), lors de la journée parlementaire ayant pour thème «Une stratégie nationale pour concrétiser la sécurité alimentaire». Ce responsable a insisté aussi sur «la régulation du marché, l'encouragement de la recherche scientifique et l'engagement d'une politique de vulgarisation agricole structurée pour assurer aux agriculteurs un accompagnement en vue d'intégrer les nouvelles techniques agricoles». Il relève que l'Algérie consacre de faibles budgets à la recherche et au développement puisque le taux est de 0,4% du produit intérieur brut. Pour lui, la concrétisation de l'objectif de «la souveraineté alimentaire» dépendra de «l'amélioration des compétences de tous les professionnels du secteur ainsi que de la qualification de la main-d'œuvre agricole, l'élimination des insuffisances réglementaires dans divers domaines, depuis le foncier, à la protection des terres agricoles jusqu'aux modalités de commercialisation». Le ministre de l'Agriculture, Rachid Benaïssa, a reconnu pour sa part que son secteur bénéficie d'une importante enveloppe financière (200 milliards DA/an), mais a estimé qu'il faudra «une prise de conscience des différents secteurs». «Nous avons réussi à porter l'apport calorique journalier à 3600 kcal/hab/j en 2009, alors qu'il était de 2944 kcal/hab/j il y a dix ans». Il rappellera à ce propos que la norme minimale préconisée par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) est de 2100 kcal/hab/j. 20,7 milliards de dollars de production agricole Pour démontrer l'évolution du secteur agricole, il a noté que la population a été quadruplée depuis l'indépendance, alors que la production agricole a été multipliée par huit. Selon lui, la facture alimentaire est de 26,13 milliards de dollars dont 20,7 milliards de dollars représentent une production agricole nationale et 5,4 milliards de dollars d'importations. Revenant sur les contraintes du monde agricole, le président de l'Union nationale des paysans algériens, Mohamed Alioui, a considéré, de son côté, que le projet de loi sur le foncier agricole, qui consacre une concession pendant 40 ans contre 99 ans actuellement, est un obstacle pour les agriculteurs qui seront réticents pour lancer des investissements. Il réclame une vision claire concernant le foncier agricole pour lequel il revendique des «garde-fous» pour garantir le contrôle de l'Etat sur l'usage des terres agricoles.