L'insécurité qui règne aux alentours et au sein même des campus de l'université de Tizi Ouzou n'a pas épargné le nouveau pôle universitaire de Tamda, qui a ouvert ses portes l'année dernière. Les incidents survenus à la fin du mois dernier, lors d'un gala de clôture de la semaine culturelle organisée dans le cadre des festivités de la célébration du printemps berbère, est la goutte qui fait déborder le vase. En effet, le 28 avril dernier, une dizaine d'énergumènes ont fait irruption à l'intérieur de l'université pour semer la panique et la zizanie. Résultat : des étudiants ont été agressés sans aucun responsable ou qu'un agent de sécurité n'ait daigné bouger le petit doigt, dénoncent des étudiants qui affirment avoir échappé ce jour-là à un lynchage et que le gala artistique a été annulé. Les étudiants n'ont dû leur salut qu'à l'intervention des membres de la garde communale de Ouaguenoun. «L'insécurité au sein de notre campus est un quotidien confirmé, une réalité niée par nos responsables à tous les niveaux. Cela en s'appuyant sur des confirmations d'inaptitudes et de dépassements orchestrés d'en haut. Ce n'est ni les machinations de ceux-ci ni les manigances de ceux-là qui menaceront l'intégrité et la notoriété de notre communauté estudiantine. Nous sommes plus que conscients des enjeux qu'occasionnent ces malfrats, et c'est suite à tout cela que nous tenons à dénoncer le climat au sein duquel nous évoluons, un climat infect qui nous détourne instinctivement de notre ultime objectif, à savoir acquérir le savoir. La peur et l'anarchie ne peuvent générer la lumière, elles se veulent copines au sein d'une université ghettoïsée, une dichotomie infernale, orchestrée afin de faire régner le mal, l'ignorance et la confusion, de permettre l'essor du chaos au sein de notre université en particulier et de notre région en général», est-il écrit dans un communiqué rendu public. Plus loin, il est ajouté : «Une myriade de problèmes, liés aux conditions de travail et d'études, est soulevée dans une plate-forme de revendications élaborée par les représentants des étudiants. Ces derniers n'écartent pas de recourir à des actions de revendication plus radicales si la situation demeure telle qu'elle est actuellement.» Comme nous l'avons déjà signalé, le problème de l'insécurité n'est pas particulier au campus de Tamda. L'ensemble des cités et universités est confronté à ce problème qui, d'ailleurs, n'a que trop duré. Au mois de novembre 2009, ce sont les étudiants d'Oued Aïssi qui ont organisé une grandiose marche pour interpeller le premier responsable de la wilaya. Mais depuis, la situation n'a pas évolué d'un iota. Pis encore, elle a empiré.