A l'appel de leur coordination locale, les étudiants de l'université Mouloud- Mammeri de Tizi Ouzou ont observé, hier, une journée de grève suivie d'un rassemblement général. Les prises de parole qui se sont succédé au niveau de la bibliothèque centrale ont, toutes, abordé les différents et récurrents problèmes vécus par la communauté estudiantine. Tous les instituts et les cités, selon les intervenants, vivent une anarchie indescriptible. Les étudiants se plaignaient des mauvaises conditions d'hébergement, de transport et de restauration. Cette action de protestation, affirment-ils, est destinée à alerter les autorités et les responsables de l'université sur la mal-vie qui règne au niveau de tous les campus. Tandis que les cités Boukhalfa et Tamda souffrent de l'absence des conditions minimales de vie, le transport, quant à lui, fait cruellement défaut. Au niveau de la cité Boukhalfa, à titre d'exemple, les étudiants viennent tout juste de libérer des bus qu'ils ont bloqués dans une action de colère. Ils soulèvent, à l'occasion, une panoplie de tracas qui leur rendent la vie insupportable. Tandis que le nombre des résidents, au niveau de cette cité, s'est multiplié par cent, le restaurant universitaire, lui, n'a connu aucune amélioration. En effet, à son ouverture, ce dernier était d'une capacité de 400 places. Mais depuis, le nombre a augmenté pour atteindre les 4000 résidents. Les mêmes protestataires déplorent l'absence d'une ambulance et d'une infirmerie pendant la nuit. A Tamda, pôle nouvellement ouvert, l'inexistence d'un restaurant contraint les responsables à y transporter des plats depuis la résidence d' Oued Aïssi. Cette nouvelle université vient juste de reprendre les cours en pleine protestation des nouveaux bacheliers et les étudiants transférés. En effet, des étudiants de sociologie, de psychologie et d'architecture refusent toujours de rejoindre les bancs de Tamda. Quant à l'université Hasnaoua I, ce sont les étudiants de français qui sont encore en grève. L'absence de conditions favorables à l'acquisition du savoir, affirment-ils, motive tous ces arrêts de cours et ces grèves. Par ailleurs, le problème qui commence sérieusement à inquiéter la communauté universitaire, est sans conteste, l'insécurité. Le nombre d'agressions contre les étudiants et les étudiantes est en nette augmentation. Hier, les porte-parole de la coordination locale des étudiants étaient visiblement fermes. La journée de grève d'hier n'était, selon eux, qu'un avertissement à l'encontre des responsables. Faute de réponse favorable, ces derniers annoncent déjà, pour les prochains jours, des mouvements plus durs.