Les jeunes chômeurs âgés de 30 ans peuvent accéder désormais au dispositif de création d'activités géré par les services de la Caisse nationale d'assurance chômage (Cnac). D'autres modifications ont été apportées également au dispositif dans le but de donner plus de possibilités aux promoteurs voulant lancer des entreprises. La mise en œuvre des nouvelles dispositions dépend de la validation du texte du projet par le Conseil des ministres. C'est ce que nous avons appris, hier, du directeur général de la Cnac, Ahmed Chawki Taleb, qui nous a accordé un entretien exclusif. «La révision de l'âge, 30 au lieu de 35 ans auparavant, vise à faire participer un grand nombre de jeunes sans emploi. Par cette modification, nous avons levé une des principales contraintes», a tenu à nous faire savoir le DG de la Cnac, persuadé que la mesure aura un impact au vu de la demande enregistrée en la matière au niveau des agences. Le projet portant amendement du dispositif de création d'activités de la Cnac a été adopté il y a quelques mois par le Conseil de gouvernement. Le projet du texte prévoit la révision du seuil du financement des activités. Le montant maximum des investissements est fixé cette fois-ci à 10 millions de dinars, sachant qu'auparavant il était arrêté à 5 millions de dinars. «La Cnac va contribuer à des projets plus conséquents avec la révision des seuils de financement», a estimé M. Taleb. Les autres modifications opérées portent aussi sur la possibilité de financer des projets d'extension d'activités créées dans le cadre du dispositif Cnac. Certains promoteurs ont réussi à développer leurs entreprises, ce qui leur permet d'avoir un soutien supplémentaire afin de développer davantage leurs activités et de créer d'autres postes emplois. Sur ce, des conditions particulières seront imposées, à savoir, entre autres, la création d'emploi, la régularité en matière de paiement des cotisations sociales et des impôts. L'extension concernera ainsi les promoteurs qui ont donné «entière satisfaction». «C'est un encouragement pour les métiers et les activités qui créent de l'emploi», a tenu à ajouter notre interlocuteur, rappelant que ces promoteurs ont bénéficié déjà de trois ans d'exonération en matière de fiscalité. L'autre changement effectué dans le dispositif Cnac a trait à la condition légale d'être inscrit auprès des services de l'Agence nationale de l'emploi (Anem) depuis au moins six mois comme demandeur d'emploi. Désormais, le postulant devra être inscrit depuis un mois à l'Anem. C'est une mesure de taille, selon le DG de la Cnac, qui ouvre la porte à tous les jeunes chômeurs intéressés par l'entrepreneuriat. Au niveau interne, la Cnac a apporté les changements nécessaires pour répondre à la demande, notamment en matière de conditions d'accueil et d'orientation, avec des cycles de formation ciblés du personnel, de préparation de supports d'information et des structures de traitement des dossiers. La création de représentations au niveau des daïras et des chefs-lieux de wilaya est en cours afin de rapprocher les services de la Cnac des populations rurales et de l'intérieur du pays. S'agissant des possibilités de création d'activités, le DG de la Cnac a estimé que le marché est encore potentiel et il y a une sous-activité pratiquement dans tous les domaines, entre autres les services, l'industrie, le tourisme et l'agriculture. Quant à la dotation financière, l'Etat est prêt à mettre «le paquet» et il «n'y a pas de limite pour le moment», pour reprendre l'expression de M. Taleb, en rappelant que les autorités du pays sont disposées à accompagner les jeunes algériens avec tous les moyens disponibles. Il faut avouer que le dispositif de création d'activités Cnac a été lancé en 2004 dans le cadre de la politique de lutte contre le chômage et de la promotion d'activités créatrices de richesses. Il ciblait les personnes âgées de 35 à 50 ans.