En vigueur depuis l'année 2003, au lendemain du séisme de Boumerdès, l'ordonnance présidentielle relative à l'assurance contre les catastrophes naturelles (Cat Nat) instituée le 26 août 2003, stipule que tout propriétaire d'un bien immobilier construit en Algérie, personne physique ou morale autre que l'Etat, est tenu de souscrire obligatoirement un contrat d'assurance contre les catastrophes naturelles, séismes, inondations et autres. L'objectif du dispositif est de soulager l'Etat quant à la prise en charge d'une partie des indemnisations en cas de catastrophe naturelle, aux citoyens donc de mettre la main à la poche en souscrivant des contrats de couverture auprès des compagnies d'assurance. Les tarifs ou les primes d'assurance que doivent assumer les assurés varieront en fonction de l'importance des biens à assurer, des zones géographiques de leur implantation et du degré de leur exposition aux risques de calamités. Le citoyen doit payer seulement 3 à 5 DA par jour pour se protéger, selon Abdelhakim Benbouabdellah, secrétaire du Conseil national des assurances (CNA). En dépit de son caractère obligatoire, l'assurance Cat Nat dans la structure globale du secteur des assurances en Algérie demeure insignifiante. Selon la dernière note de conjoncture du Conseil national des assurances (CNA), l'assurance des catastrophes naturelles a enregistré une hausse de près de 5% comparativement à la même période de 2008. Le volume des primes émises dans cette branche représente 5% de la production IARD (incendie, accidents, risques divers) dénommées également assurances «dommages» et 2% du chiffre d'affaires global du secteur pour l'exercice 2009. A titre d'exemple, la Société algérienne d'assurance (SAA), qui se taille la part du lion du marché dans cette branche, a réalisé un chiffre d'affaires Cat Nat de 403 millions DA en 2009 sur un bilan total de 18,6 milliards DA, soit une proportion de seulement 2%. Ce montant correspond à quelque 140 000 contrats Cat Nat souscrits auprès de la société. Une enquête réalisée par le CNA révèle que moins de 20% des personnes ayant souscrit une assurance contre les effets des catastrophes naturelles ont volontairement souhaité se protéger, les autres parce que la loi les y oblige. Cette réticence est due à plusieurs raisons, entre autres, l'ignorance de l'existence de cette formule d'assurance, ou encore l'inconscience des citoyens quant aux avantages de cette assurance qui préserve les biens immobiliers. Pour rappel, l'assurance CAT NAT inclut quatre sinistres (tremblements de terre, inondations et coulées de boue, tempêtes et vents violents, mouvements de terrain). Quant à la procédure de remboursement, elle n'est effective qu'à partir de la proclamation officielle de la catastrophe naturelle dans le Journal officiel.