L'action sur le terrain de l'Association de protection et de défense des consommateurs d'Oran (APCDO) est limitée par des contraintes que ses responsables jugent objectives. «Nous n'avons pas de larges prérogatives et nous butons sur l'ignorance de certains consommateurs qui adoptent parfois un comportement qui frise l'inconscience», dira un membre de cette association. La wilaya d'Oran constitue un terrain propice à tous les trafics et à toutes les supercheries. Les marchés de M'dina J'dida et de la rue des Aurès (ex-Bastille) sont des lieux où tout se vend. Les produits parfois arrivés à péremption sont cédés à des prix défiant toute concurrence, ce qui attise l'envie des consommateurs «travaillés au corps» par la publicité qui passe en boucle sur certaines chaînes étrangères. «Il est difficile de faire reculer un père qui trouve des Kinder Surprise ou des Bueno à 20 dinars la pièce. Il ne voit que la joie de ses enfants quand il leur offre cette friandise qui les fait saliver quand ils la voient à la télévision. Même si ces produits sont généralement périmés ou arrivés à péremption, cela ne fait pas reculer les consommateurs qui se ruent sur les étals», dira la même source. Notre interlocuteur ne manquera pas de souligner qu'«hormis de rares sorties sur le terrain, nous ne pouvons pas forcer les gens à se détourner de certains produits. Nous n'avons pas la prérogative d'ouvrir les hostilités avec les commerçants. Nous faisons un travail de sensibilisation et nous laissons les vendeurs avec leur conscience», dira-t-il avant de citer pêle-mêle des produits commercialisés dans des conditions douteuses mais qui attirent les consommateurs. «Il y a quelques jours nous avons tenté de faire retirer du marché une tablette de chocolat au lait qui contient parmi ses ingrédients de l'alcool et qui est cédée aux enfants à raison de 50 dinars l'unité.» L'importateur de cette confiserie fabriquée en Serbie a sciemment caché ce fait en apposant sur l'emballage une étiquette sur laquelle figure ses cordonnées en lettres arabes. C'est une supercherie qui aurait pu être éventée lors du débarquement de cette marchandise, mais rien n'a été fait», dira notre source. «Mis à part quelques actions sporadiques de sensibilisation, menées parfois en été auprès de certains revendeurs de glaces et de pâtisseries, et durant le mois sacré, nous avons les pieds et les poings liés. Nous organisons parfois des séminaires mais qui restent sans impact», ajoutera notre source en affirmant que ces rencontres sont parfois couronnées par des concours ouverts aux commerçants pour les inciter au respect de l'hygiène et des conditions de commercialisation.