L'activité commerciale en général et le marché en particulier connaissent une situation d'instabilité chronique à Tizi Ouzou. Les prix connaissent des hausses inexpliquées et intempestives malgré les efforts déployés par les services de la direction de la concurrence et des prix (DCP) de la wilaya. La contrefaçon bat son plein, les prix n'obéissent à aucune logique, les consommateurs sont seuls face à différents prédateurs et autre spéculateurs qui fixent les prix des produits en L'absence de mesures discursives. Aussi face à l'anarchie qui caractérise le secteur commercial, des personnes se sont regroupées en associations pour défendre le consommateur qui subit les retombées plus que dramatiques de cette situation sur la vie quotidienne des ménages. A Tizi Ouzou, il existe deux associations de la protection et de la défense du consommateur qui activent. L'une, pionnière dans le domaine, est basée à Azazga, à une quarantaine de kilomètres à l'est du chef-lieu de la ville des Genêts, et la deuxième à Tizi Ouzou-ville. Il s'agit de l'Association pour la protection et l'orientation du consommateur (Apoc) créée il y a quatre ans. Cette jeune association, qui travaille en étroite collaboration avec le ministère du Commerce, sous la direction de la direction du commerce de la wilaya, intervient selon certaines prérogatives. Son champ d'action se trouve limité car ne pouvant intervenir directement dans certains conflits ou encore pour demander la régulation du marché, comme celui des fruits et légumes. Cependant l'Apoc, que préside Kamal Siad, ne reste pas les bras croisés. Elle tente, dans la mesure du possible et dans une région où la culture de la protection du consommateur demeure encore une notion qui ne rentre pas dans la culture et la vie quotidienne des populations, d'apporter et de prodiguer des conseils aux consommateurs ainsi que de les orienter. «Nous n'avons pas les prérogatives d'intervenir directement sur le terrain», lâchera son président. Votre association se limite-t-elle à un rôle d'observateur ? Non, répondra le président qui dira qu'ils travaillent en permanence. C'est pourquoi ses membres, pour la majorité des étudiants en biologie, en droit, en économie..., soucieux d'alléger un tant soit peu la pression qui s'exerce sur les consommateurs, mènent des campagnes et des caravanes de sensibilisation, de distribution de fascicules et autres prospectus dans lesquels on informe les consommateurs sur leurs droits et devoirs. Il s'agit par exemple, au cas où un commerçant refuse de rembourser un produit sous garantie, l'association vient en aide au consommateur pour lui montrer la procédure à suivre afin de poursuivre le commerçant. Cette association a également la latitude, comme a tenu à le souligner son président, d'ester des industriels et d'exiger des analyses sur les produits. «Nous alertons aussi les services concernés de la direction du commerce sur certaines pratiques que nous observons et sur la qualité de certains produits comme les jouets made in China qui sont dangereux. Des campagnes sont aussi menées dans les établissements scolaires afin d'inculquer aux générations montantes une nouvelle culture de consommation. Il en est de même pour les campagnes de sensibilisation contre les intoxications qui font des ravages durant la période des grandes chaleurs. En matière de perspectives, l'Apoc prépare un séminaire international sur la contrefaçon, ce phénomène qui gangrène l'économie et qui fait des ravages, dans les mois à venir ainsi que projet appelé Fasico en collaboration avec l'Union européenne dont l'objectif est de mettre à niveau les associations nationales de défense et de protection du consommateur avec celles activant dans la zone européenne. Ce type d'association n'est pas aussi sans connaître des embûches dans l'exercice de ses activité. Notre interlocuteur nous fera part du refus des élus de collaborer avec eux dans l'élaboration de chartes et autres codes du consommateur. Le fossé qui existe entre l'association et le consommateur est d'une profondeur abyssale. Selon les premiers résultats d'un sondage lancé par l'Apoc et dont une question porte sur le rôle que jouent ces associations, la quasi-totalité des réponses sont édifiantes : ce sont des organisations budgétivores !