Le remaniement ministériel effectué par le président de la République renferme en réalité des changements de taille. Outre les départs des ministres Khelil, Djaâboub, Bessalah et Mihoubi, il y a lieu de relever la création de nouveaux départements et la nomination de Nourredine Yazid Zerhouni au poste de vice-premier ministre. La nomination de technocrates, hommes de terrains à la tête de plusieurs portefeuilles reflète une volonté d'une meilleure maîtrise des dossiers. En effet, des changements importants ont été introduits dans le nouveau gouvernement. La création d'un ministère de la Communication confié à l'ancien directeur général de l'APS (Algérie Presse Service), Nacer Mehel, reflète en réalité une volonté des pouvoirs publics de donner de la consistance au secteur de la communication appelé à jouer un rôle plus déterminant. De même, la création d'un ministère dédié à la Prospective et aux Statistiques, chapeauté par le ministre Abdelhamid Temmar, démontre que l'Etat veut avoir une visibilité sur les perspectives économiques et sociales de manière à anticiper sur les réformes et les moyens à mettre en œuvre pour le développement du pays. Les statistiques constituent également une base de données indispensables à la prise de décision. La nomination de Moussa Benhamadi à la tête du département de la Poste et des technologies de la communication et de l'information démontre à plus d'un titre que le président de la République a choisi un technicien ayant de l'expérience dans le domaine, lui qui a eu à mettre en place le centre de recherche sur l'information scientifique et technique et à assurer d'autres missions dans cette branche à l'échelle nationale et internationale. Les secteurs économiques sont concentrés actuellement dans un seul département, à savoir le ministère de l'Industrie, de la Petite et moyenne entreprise et de la promotion des investissements. Deux ministères ont été fusionnés étant donné les liens existant entre les secteurs de la PME, de l'industrie et des investissements. La création d'un ministère du tourisme et de l'artisanat répond également à la nécessité de développer un secteur névralgique pouvant assurer au pays des revenus inestimables au vu des capacités existantes. La création d'un secrétariat d'Etat chargé de la communauté nationale à l'étranger rattaché au ministère des affaires étrangères et d'un secrétariat d'Etat chargé de la statistique rattaché au ministère de la Prospective et des statistiques constitue également une modification importante allant dans le sens d'une meilleure prise en charge de ces domaines. La plupart des ministères n'ont pas été touchés par le remaniement, à l'exception de Abdelhamid Temmar, de Saïd Barkat, de Mustapha Benbada, Djamel Ould Abbès et Smail Mimoun qui ont changé de département. M. Benbada a remplacé El Hachemi Djaâboub à la tête du ministère du Commerce, tandis que Smaïl Mimoum a été nommé au poste de ministre du Tourisme et de l'Artisanat. Le docteur Djamel Ould Abbès est désigné en tant que ministre de la Santé, alors que Saïd Barkat le remplace au ministère de la Solidarité nationale et de la famille. Dahou Ould Kablia occupe désormais le poste de ministre de l'Intérieur et des collectivités locales, remplaçant Yazid Zerhouni qui a été nommé vice-Premier ministre. Il s'agit d'un poste qui a été institué dans le cadre de la nouvelle constitution modifiée en novembre 2008. Selon la loi fondamentale, le vice-Premier ministre assiste le Premier ministre dans ses fonctions. Appelés à d'autres fonctions L'autre nouveauté dans le remaniement est le départ de M. Khelil du ministère de l'Energie et des mines. «Appelé à d'autres fonctions» selon le communiqué de la présidence, l'ex- ministre de l'Energie avait été critiqué pour l'affaire Sonatrach et l'organisation de la 16e conférence sur le GNL à Oran, qui aurait coûté au contribuable 800 millions de dollars sans aucun résultat. Son remplacement par Youcef Yousfi, qui a déjà occupé ce poste ainsi que des fonctions diplomatiques, a été perçu comme une réelle volonté de changement dans ce secteur stratégique. La désignation de Mohamed Benmeradi (ministre de l'Industrie et de la PME), Moussa Benhamadi (ministre de la Poste et des technologie d'information et de communication) Abdallah Khanafou (ministre de la pêche), Ali Boukrami (secrétaire d'Etat auprès du ministre de la Prospective et des statistiques) et Halim Benatallah (secrétaire d'Etat auprès du ministère des Affaires étrangères, chargé de la communauté nationale à l'étranger) représente l'engagement du chef de l'Etat à intégrer de nouvelles compétences au sein de l'équipe gouvernementale. «Du sang neuf» pour donner un nouveau départ à l'appareil exécutif.