Il est arrivé le temps où un remaniement du gouvernement n'est pas un simple lifting ou un échange de places entre membres du gouvernement, mais se traduit aussi par des départs de ministres. Même si les changements opérés n'altèrent pas le socle sur lequel est fondé l'ancien gouvernement, il se trouve tout de même que trois ministres ont perdu leur place au sein de l'équipe de l'Exécutif. En tête du classement des ministres remerciés, le puissant ministre de l'Energie et des Mines Chakib Khelil. Ce dernier qui est appelé à d'autres fonctions, selon le communiqué de la présidence de la République, a fini par être écarté d'un poste qu'il occupe depuis 1999, date de la première élection de Abdelaziz Bouteflika à la tête du pays. Le nom de Khelil était lié à celui du Président dans ce qui est communément appelé le cercle présidentiel, avec Nourredine Yazid Zerhouni et Abdelhamid Temmar notamment. Si ces derniers ont conservé leur place au sein du gouvernement, avec une promotion bien remarquée pour le premier, Chakib Khelil a été emporté par les effets de la tempête qui a secoué la maison Sonatrach. Le scandale sur les malversations liées à l'octroi de marchés de gré à gré à Sonatrach et qui ont provoqué la décapitation de la première compagnie nationale, a fini par décider du sort du ministre de l'Energie. Lui qui affirmait que la responsabilité politique n'était pas engagée et qu'il ne démissionnera pas parce qu'il comptait sur la non-culpabilité des dirigeants de Sonatrach, mais surtout il liait son sort à celui du « clan présidentiel », a été invité à quitter le gouvernement. Il reste à savoir quelles seront les prochaines fonctions qu'occupera Chakib Khelil. Est-ce la fin de son parcours politique ? L'avenir le dira, mais une chose est sûre : l'affaire Sonatrach a pesé et pèsera de son poids sur l'avenir de l'ancien ministre. A noter que Chakib Khelil a été remplacé par un ancien porteur du portefeuille de l'Energie qui n'est autre que Youcef Yousfi. Autres départs du gouvernement, ceux du ministre du Commerce El Hachemi Djaâboub et celui de la Poste et des Télécommunications, Hamid Bessalah, qui ont été remplacés respectivement par Mustapha Benbada et Moussa Benhamadi. Les deux ministres sont appelés à d'autres fonctions. Si dans le cas de Khelil, les raisons de son éviction sont patentes, dans le cas des deux autres, la gestion de leurs secteurs semble être mise en cause.