L'Algérie est l'un des pays qui tirent la croissance en Afrique. Cité parmi les «Lions africains» par le Boston Consulting Group (BCG), l'Algérie figure parmi les huit pays dont l'Afrique du Sud, le Botswana, l'Egypte, l'île Maurice, la Libye, le Maroc et la Tunisie qui ont réalisé, en 2008, un revenu par habitant élevé à 10 000 dollars (8200 euros), dépassant par conséquent celui du groupe des pays émergents (Brésil - Russie - Inde -Chine) appelé Bric avec 8800 dollars. «Et si l'Afrique était comparable aux Bric», se demande le Boston Consulting Group (BCG), dans son dernier rapport consacré pour la première fois aux pays africains et à leurs entreprises les plus performantes. Selon le BCG, l'Afrique est sous-estimée du fait que les avancées réalisées en matière économique sont éclipsées par les performances des pays asiatiques et sud-américains. L'éveil du continent, poursuit le même rapport, remonte à une dizaine d'années. Le rapport regrette que l'Afrique n'est citée que pour évoquer les conflits, les maladies et les famines, or cette situation est en bonne partie dépassée. «On a tendance à ne voir que l'Afrique subsaharienne, en oubliant l'Afrique du Nord et l'Afrique australe. Or les locomotives de l'Afrique se trouvent à ses extrémités nord et sud», souligne Patrick Dupoux, directeur associé au BCG à Casablanca et coauteur du rapport. Dans le rapport, BCG a étudié le cas de 40 groupes africains structurés, qualifiés d'«African challengers». Ces fleurons du dynamisme africain ont vu le jour chez les 8 pays concernés, a indiqué le rapport, expliquant qu'il s'agit d'entreprises à la croissance rapide et aux ambitions mondiales. Les performances de ces compagnies, dont le chiffre d'affaires est estimé entre 350 millions et 80 milliards de dollars, se comparent à celles de leurs homologues dans les pays Bric. Quelque 500 compagnies africaines ont réalisé depuis 1998 un taux de croissance annuel de plus de 8%. Bien placée pour élargir le champ de leur activité à l'international, l'échantillon étudié est composé de quelque 30% entreprises étatiques ; 25% d'entre elles sont spécialisées dans les services financiers ; 20% dans l'énergie et les matières premières (mais elles raflent à elles seules plus de la moitié des revenus de ces 40 «African challengers»), 15% sont dans les télécommunications, la technologie et les médias. Le reste dans la logistique, les services et les biens de consommation. L'Afrique du Sud remporte la palme en abritant 18 African challengers, dont trois sont des acteurs mondiaux : Anglo American, SAB Miller et Old Mutual. Suivent Aspen Pharmacare, Sappi, Shoprite, ou encore MTN Group, notamment. Ce pays est suivi par l'Egypte avec sept sociétés considérées comme championnes comme Orascom Telecom, Al Ezz Group et CIB, Elsewedy Cables. Le Maroc, quant à lui, compte six challengers, suivi par l'Algérie et la Tunisie avec deux challengers chacun. En Afrique, «l'augmentation de la productivité peut contrebalancer celle des salaires», souligne le rapport du BCG, précisant qu'entre 2000 et 2008, ce taux a progressé de 2,8% par an contre 1,5% aux Etats-Unis et 1% en Europe occidentale.