Le taux préférentiel fixé par le Trésor dans le cadre de la mise en application de la nouvelle formule d'octroi par les banques de crédits exclusivement destinés au financement de l'immobilier est enfin connu. Il est de l'ordre de 6%, nous confirme un des responsables de la direction générale de la Cnep, très présente en tant que banque publique dans le domaine du financement de l'immobilier. Le taux de 6% matérialise, nous explique-t-on, «l'implication désormais opérationnelle du Trésor public dans la prise en charge de la différence existant entre, d'une part, les taux d'intérêt traditionnels pratiqués par les banques et, d'autre part, l'obligation faite à ces mêmes établissements financiers de n'exiger aux futurs bénéficiaires de crédits destinés à l'immobilier qu'un taux d'intérêt de 1 à 3% en vertu de la disposition juridique approuvée et contenue dans la loi de finances complémentaire de 2009». De plus, ce qui ressort de plus important à travers une telle implication de l'institution du Trésor public qui procède d'entrée à la fixation du taux préférentiel, c'est que la problématique de la concurrence déloyale, que beaucoup de banquiers relevant du secteur public n'ont pas manqué de soulever, semble trouver sa pleine résolution. En effet, le taux d'intérêt pratiqué par les établissements bancaires relevant du secteur privé est supérieur à ceux des banques publiques. Ce problème étant désormais solutionné par le biais d'une note du Trésor fixant le taux préférentiel à 6%, il n'en demeure pas moins que la mise en application de la bonification des crédits destinés à l'acquisition des logements se heurte à d'autres blocages freinant sa généralisation auprès des citoyens.
Contraintes et facteurs de blocage Les blocages se caractérisent notamment par l'indisponibilité du parc immobilier et surtout la cherté de ce produit, notamment dans les milieux urbains, en particulier dans la ville d'Alger où les prix de l'immobilier sont exorbitants. Dans ce cadre, il faut rappeler les propos de M. Djebbar, président de la Fédération des agences immobilières (Fnai), qui affirmait dans une déclaration récente au Temps d'Algérie que «le parc immobilier existant ne peut satisfaire que 10 à 15% des demandes d'acquisition de logement par le biais d'un crédit bancaire». Un autre facteur réduit l'engouement que devrait susciter auprès de la population la nouvelle formule d'octroi de crédits à intérêt bonifié : les critères d'éligibilité. Ces derniers éliment de facto un bon nombre de salariés, dont les revenus mensuels ne peuvent leur permettre de bénéficier de ce nouveau procédé. A ce sujet, le responsable de la communication de la Cnep-banque explique que la cherté du produit immobilier influe négativement sur les capacités de remboursement du citoyen postulant à un crédit immobilier à intérêt bonifié, ce qui se répercute inévitablement sur son éligibilité. Si cette procédure d'octroi de crédit à intérêt bonifié peine à ce jour à connaître son envol, cela est dû aussi aux réticences constatées du côté des banques privées qui s'abstiennent encore d'adhérer à ce mécanisme. Au niveau de ces établissements financiers tels que Société Générale ou Natexis, la formule d'octroi de crédit à intérêt bonifié est toujours à l'étude, confirme-t-on de source sûre, et sa validation tarde à se faire jour.