Bilan dérisoire que celui se rapportant à la mise en application de la nouvelle formule d'octroi du crédit immobilier à taux d'intérêt bonifié situé entre 1 et 3%. Au sujet de cette nouvelle procédure facilitant l'acquisition d'un logement, en vigueur depuis le 5 mai dernier, bien que l'engouement des citoyens soit manifeste auprès des banques, son aboutissement semble des plus compliqués. Et pour cause, depuis une vingtaine de jours que le feu vert a été donné pour l'octroi par les banques publiques et privées d'un crédit plafonné à 12 millions de dinars à intérêt bonifié, aucun des établissements financiers, dont le nombre dépasse la quinzaine à être mobilisés dans le cadre de cette nouvelle formule, n'est en mesure de donner le moindre bilan quantitatif sur le nombre de dossiers traités et/ou de crédits accordés. «Même s'il ne fait aucun doute que cette opération a connu un bon démarrage au niveau de la Cnep à travers son réseau de 210 agences réparties à travers le pays, nous ne disposons hélas d'aucun bilan chiffré pour le moment», dira le chargé de communication de la Cnep, une banque publique faisant du financement de l'immobilier l'une de ses principales vocations. L'engouement des citoyens au niveau de la Cnep est des plus manifeste, soutient encore la même source. «De plus en plus nombreux sont les citoyens qui se rendent aux agences de la Cnep pour s'informer mais aussi pour faire des simulations sur leur éligibilité à bénéficier d'un crédit à taux d'intérêt bonifié», dira le même interlocuteur. Néanmoins, a-t-il soutenu, ce n'est que le premier pas d'une longue procédure dont l'aboutissement «reste soumis au préalable de trouver un logement pouvant faire l'objet d'un financement bancaire par l'intermédiaire de ce nouveau mécanisme». Or, il y a rareté de ce genre de produit sur le marché, appuie notre interlocuteur de la Cnep, pour qui il faudrait attendre au moins un trimestre de vulgarisation de la formule pour pouvoir communiquer un premier bilan quantitatif. Le produit immobilier est rare et trop cher Les propos du responsable de la communication de la Cnep sur la rareté du produit immobilier à même de satisfaire un plus grand nombre de demandeurs de logement via cette formule ont été confortés par un autre employé de la banque privée Natixis. «Il y a immanquablement un manque flagrant de logements disponibles sur le marché à même de garantir la réussite de la nouvelle formule de crédit immobilier à taux d'intérêt bonifié», soutient notre interlocuteur de Natixis, exerçant à la direction du marketing. Les quelques logements disponibles sur le marché sont si chers «que le gros de la clientèle ne peut prétendre à leur acquisition. Autrement dit, ils ne peuvent intéresser qu'une catégorie minime de salariés dont les revenus mensuels sont très élevés», a précisé notre interlocuteur de Natixis. De son côté, Société générale Algérie (SGA) informe, par le biais de sa chargée de communication, qu'elle manifeste un vif intérêt pour la nouvelle formule d'octroi de crédits destinée exclusivement à l'immobilier. Toutefois, cette formule n'est pas encore appliquée par Société générale. La chargée de communication de Société générale dira que cette banque «est en train d'étudier les modalités de prise en charge de cette nouvelle formule par le Trésor public».