Les propriétaires des oliveraies et des vergers de la vallée de la Soummam vivent dans la hantise des incendies. En effet, comme chaque période estivale malheureusement, beaucoup d'incendies, généralement d'origine criminelle, se déclarent dans des champs privés. Les dégâts qu'ils occasionnent à chaque fois sont incommensurables. Des milliers d'oliviers et autres arbres fruitiers partent pour la plupart en fumée, au grand désarroi des propriétaires qui des fois constatent impuissants la destruction par les flammes de leurs vergers, car étant trop éloignés ou situés dans des contrées difficiles d'accès pour les pompiers de la région. A ces incendies d'origine criminelle s'ajoute cette vieille et dangereuse technique de désherbage, laquelle est pratiquée par des gens qui ne la maîtrise pas et qui en conséquent perdent le contrôle des flammes qui se propagent à la vitesse du son pour consumer tout sur leur passage. Les plus avertis labourent leurs glèbes pour les débarrasser des mauvaises herbes, et ce, en gage de protection de leur patrimoine oléicole. C'est vrai que le labourage coûte cher, mais cela vaut la peine. Au moins ils peuvent avoir la conscience tranquille durant tout l'été, car le risque d'incendies sur leurs terres est pratiquement nul. Pour ceux qui n'ont pas les moyens de labourer, ils augmentent de ce fait le risque d'incendie et de destruction de leurs vergers, quand ce ne sont pas leurs maisons qui sont menacées par les feu. Comme nous avons remarqué, beaucoup de terres agricoles sont demeurées en friche et sont envahis par les herbes, excellents conducteurs des flammes qui les propagent tous azimuts. Déjà, les premiers incendies sont signalés dans la région. A Larbaâ Takdimet, pour l'exemple, une oliveraie a été il y a quelques jours la proie des flammes. Il y a aussi les forêts, notamment les pineraies, qui risquent d'être incendiées, comme chaque saison estivale. La forêt des Ath Abbas, laquelle coiffe trois communes (Ighil Ali, Boudjellil et Aït R'zine), risque également de connaître le même sort, surtout qu'elle est le théâtre d'un conflit armé entre les forces de lutte antiterroriste et les éléments de l'ex-GSPC. Les pompiers de la région sont mobilisés afin de lutter contre les incendies. Dans le chef-lieu de la daïra d'Ighil Ali, une unité de pompiers a été installée l'an dernier, ce qui constitue un facteur primordial dans la préservation du tissu forestier, lequel se trouve en majorité sur les territoires de la daïra d'Ighil Ali.