Le secteur de l'habitat s'est taillé la part du lion dans le cadre du programme quinquennal 2010-2014. L'enveloppe financière dégagée par les pouvoirs publics s'élève à 3700 milliards de dinars. L'objectif tracé est celui de la réalisation de 2 millions de logements, dont 1,2 million seront livrés durant le quinquennat, le reste devant déjà être mis en chantier avant la fin de l'année 2014. En effet, l'Etat a décidé de soutenir le secteur de l'habitat étant donné la persistance de la crise du logement, malgré les programmes réalisés durant la décennie écoulée. La demande est tellement importante, engendrée notamment par le nombre de jeunes, l'un des plus importants taux dans le monde. L'Algérie possédait début des années 1980 l'un des taux de natalité les plus forts dans la région. En attendant la quantification de cette demande algérienne sur le logement, les autorités publiques ont élaboré un programme d'action visant à inonder le marché immobilier de manière à provoquer une chute des prix et à rendre l'habitat comme un produit très accessible aux larges couches de la population. L'enveloppe financière dégagée dans cette optique illustre la détermination à répondre à la demande de logements en Algérie. Le budget de l'habitat dépasse de très loin celui des secteurs de l'éducation nationale ou encore celui de la santé. Le ministre de l'Habitat, Noureddine Moussa, avait expliqué récemment que l'enveloppe budgétaire de 3700 milliards de dinars sera consacrée à la réalisation de 1 200 000 logements dans le cadre du nouveau plan quinquennal et 800 000 unités inscrites pour les programmes des wilayas du sud et l'éradication des habitations précaires. Le programme comprend la réalisation de 500 000 logements locatifs (logements sociaux incessibles), 500 000 logements promotionnels (soutenus par l'Etat à travers le crédit à taux d'intérêt bonifié et des abattements sur les coûts du foncier), 300 000 logements dans le cadre de la résorption de l'habitat précaire et 700 000 logements ruraux. Une nouvelle formule, le logement promotionnel aidé (LPA), a été conçue pour répondre à une catégorie de ménages dont les revenus sont moyens et non éligibles aux logements sociaux locatifs. Pour la première fois dans l'histoire des modalités de financement, l'Etat accorde un crédit à taux d'intérêt bonifié entre 1 et 3%, alors que les banques sur la place financière algérienne proposaient ce service à des taux dépassant les 6,5%. L'Etat accorde également une aide frontale estimée entre 400 000 et 700 000 DA aux futurs acquéreurs d'un logement. La balle est maintenant dans le camp des promoteurs immobiliers publics et privés qui sont appelés à jouer un rôle en la matière.