«Dans le cadre du nouveau texte de loi sur les pratiques commerciales, si la structure des prix change, les professionnels seront soumis obligatoirement à travers leurs chambres respectives et la tutelle de préciser les structures des prix annuellement», a déclaré hier à Alger le ministre du Commerce, Mustapha Benbada. C'est en marge de la journée nationale sur la prévention des risques alimentaires, tenue à l'agence de promotion du commerce extérieur (Algex), que M. Benbada a expliqué que l'Etat va intervenir dans le cadre de cette nouvelle loi sur les pratiques commerciales. Les secteurs concernés vont obliger les professionnels, comme celui de l'Agriculture ou de l'Industrie, à travers les associations et chambres professionnelles, que leurs structures de prix seront précisées pour savoir s'il s'agit des justes prix». Le ministre a répondu ainsi aux questions sur le cas du sucre, qui malgré la baisse de son prix à l'international, continue à être cédé au consommateur à un prix élevé. A ce propos , il a souligné que «ce genre de pratique est une infraction à la loi», en ajoutant que l'autre mesure dans le cadre de ce nouveau texte porte sur «la diversification des fournisseurs et partenaires pour éviter la complicité entre partenaires fidélisés, sans accuser personne. C'est l'objectif visé pour que la concurrence soit de mise». Révision du contingent de l'UE sur le sucre Il notera qu'«une réflexion sur la révision du principe du Fifo portant sur le contingentement du sucre, importé sans droits de douanes, dans le cadre de l'Accord d'association avec l'Union européenne (UE)». Il a relevé qu'aucune mesure n'a été prise dans ce sens. Il faut dire que l'Algérie importe annuellement de l'UE 150 000 tonnes de sucre sans payer de droits de douanes. D'ailleurs, l'Accord d'association avec l'UE est en révision depuis avant-hier (15 juin) puisque cet accord, entré en vigueur en 2005, n'a pas satisfait la partie algérienne et que les profits ont été en cinq ans «unilatéraux». Grâce aux articles 4 et 11, l'Algérie a demandé à réviser certaines de ses clauses, notamment portant sur le calendrier et les listes soumises au démantèlement tarifaire. Hormis leur révision annuelle, les autorités algériennes vont aussi décider «le retour au paiement des droits de douane sur certains produits en provenance de l'UE ou l'arrêt pour d'autres». Le but de la démarche du gouvernement est d'arriver à travers ce nouveau texte «à couper la poire en deux avec une partie des bénéfices aux partenaires et l'autre partie au profit du consommateur à travers les prix des produits», a-t-il indiqué. Toutefois, le gouvernement algérien ne reviendra pas sur la liberté des prix, mais des clauses de la loi sur la concurrence permettront à l'Etat de contrôler l'inflation et les abus seront sévèrement punis, a expliqué le ministre du Commerce. L'Etat accompagne les producteurs à travers les offices interprofessionnels et protège le consommateur, a-t-il soutenu. Benbada soutient Benaïssa dans sa démarche de régulation S'agissant des marges bénéficiaires, le gouvernement ne va pas administrer les prix et ne reculera pas sur la libéralisation du marché, a-t-il souligné, bien que le marché national ait connu des cas d'anarchie sur les prix et les marges bénéficiaires, comme pour la pomme de terre, les viandes et les céréales. Le ministre du Commerce soutient son homologue de l'Agriculture dans sa démarche pour réguler le marché à travers l'Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC) qui a réactivé ses réseaux d'approvisionnement du marché, les CCLS (Coopératives des céréales et légumes secs), de l'Office national interprofessionnel des légumes et des viandes (Onilev) et l'ONIL (Office national interprofessionnel de lait).