En équipe d'Algérie, tout le monde n'est pas logé à la même enseigne. Il y a ceux qui, comme Mehdi Lacen, l'avouent sans ambages. «Les Etats-Unis ? Personnellement avant ce Mondial, je ne les connaissais pas trop», raconte le milieu de terrain des Fennecs. Et puis il y a ceux qui, à l'instar de Karim Matmour ou Antar Yahia, étaient en Afrique du Sud l'année dernière lors de la Coupe des confédérations, pour assister au match entre les Etats-Unis et l'Italie (victoire 3-1 de la Squadra Azzura). Depuis cette date, leur regard sur les Américains a évolué. «A l'époque, ils avaient réalisé un très bon tournoi (NDLR : défaite en finale 3-2 face au Brésil). On avait eu la confirmation que c'était une équipe très athlétique et qui ne lâche rien», sourit Matmour. C'est cette image, en forme de mise en garde, que veulent conserver les Algériens avant leur grande finale de mercredi. Il faut dire que les Etats-Unis n'ont rien à envier à leurs futurs adversaires. Ils ont participé à toutes les éditions du Mondial depuis 1994, alors que les Verts effectuent leur retour après vingt-quatre ans d'absence. D'autre part, les Etats-Unis enregistrent plus de 25 millions de licenciés, contre seulement 1,8 en Algérie. «Les Etats-Unis, nous, on connaît, mais eux ne connaissent pas l'Algérie», analyse Matmour. Le joueur de Mönchengladbach a une anecdote révélatrice à ce sujet. «Avant la Coupe du monde, mon coéquipier américain Michael Bradley m'a posé quelques questions sur les nouveaux joueurs, raconte Matmour. J'ai fait l'ignorant, car je sentais qu'il cherchait des infos.» L'émergence des joueurs originaires des Etats-Unis en Europe n'a pas échappé aux Algériens. Ces derniers sont aujourd'hui capables de citer les noms de leurs futurs adversaires. «Ils ont un attaquant très dangereux, Altidor, et heureusement pour nous Findley est suspendu. Quant à Dempsey et Donovan, ce sont deux très bons joueurs de ballon au milieu de terrain, analyse Yebda. Et je n'ai aucune certitude qu'avec un gars comme Onyewu, du Milan AC, la défense soit leur point faible.» Pour Antar Yahia, les Etats-Unis n'ont fait qu'appliquer leurs principes historiques. «C'est un peuple avec une grande détermination, commente le capitaine des Fennecs. Quand ils s'investissent dans une discipline sportive, ils font en sorte de progresser. Mais on n'est pas en manque de patriotisme ni de fierté.»