Bien que privée d'une partie de ses forces vives, la sélection nationale a été balayée par une équipe de Serbie, bien loin d'être un foudre de guerre, alors que la Coupe du Monde se profile dans trois mois. Une victoire contre une telle équipe ne pouvait que booster les Fennecs à l'approche de la Coupe du Monde. Mais la victoire, sans appel, de la Serbie a prouvé au staff technique combien le défi serait de taille en terre sud-africaine. Et la venue de la Serbie devait constituer la meilleure des opportunités pour pouvoir se situer à moins de cent jours du Mondial, de jauger de nos capacités de réaction et de maîtrise. Mais on a vu le pire. Car ces Serbes, appliqués tactiquement, ont fait passer plus d'un sale quart d'heure à une arrière-garde algérienne, certes, décimée et remaniée en son coeur. Bougherra, blessé, manquait en effet à l'appel. Son remplacement sur le côté par le trentenaire Raho, a prouvé que les Verts restent dépendants de certains cadres et schémas tactiques. Au Mondial devant l'Angleterre, les Etats-Unis et la Slovénie, ce genre d'errements se paie cash. Et puis, à dire vrai, tous ces forfaits dénudent l'intérêt de ce test serbe. Hier, le stade du 5-Juillet attendait au moins du spectacle, une équipe de retrouvée en attaque et ce, malgré les absences, aussi, de Meghni, Chadli, Djebbour, entré en seconde mi-temps. Mais pour compenser, le public algérien a découvert le milieu défensif du Racing Santander, Mehdi Lacen, dont tout le monde attend monts et merveilles. Trop? Peut-être. Quant à Meghni, son avenir en équipe nationale dépendra déjà de son positionnement. Pourtant, tout milite pour que le milieu de la Lazio de Rome prenne à son compte l'animation offensive, mais Rabah Saâdane vote davantage à droite et ce désaccord conduit au divorce entre la défense et l'attaque. Hier encore, les Fennecs se sont montrés sans fond de jeu. Une telle cacophonie ne saurait se reproduire, et les choix du sélectionneur, en termes d'animation offensive, seront scrutés sous tous les angles lors des prochains matches de préparation. Avec un seul mot d'ordre: redonner de l'allant, de la percussion et du mouvement aux attaquants algériens, si amorphes lors des dix dernières rencontres.