Depuis l'année 2009, les importations alimentaires ont connu un recul notable. En 2008, elle avait atteint 7,8 milliards de dollars, tandis qu'en 2009, elle a baissé à 5,8 milliards de dollars. En l'espace de deux ans, l'Algérie économise 2 milliards de dollars. En 2010, la tendance est encore à la baisse avec des prévisions optimistes d'une facture qui ne dépassera pas les 4 milliards de dollars, grâce notamment aux actions entreprises dans le cadre de la politique du renouveau agricole. En effet, l'Algérie a réduit considérablement ses importations de céréales, de semoule, de farine et de poudre de lait en 2010. Cette année, à l'exception des actions d'importation d'appoint envisagées durant le mois de Ramadhan pour stabiliser les prix des viandes et de quelques légumes hors saisons, les Algériens se contenteront des productions locales pour subvenir à leurs besoins alimentaires. Pour les spécialistes en la matière, il s'agit d'un pas très important permettant au pays d'assurer graduellement sa sécurité alimentaire. L'œuvre est colossale, estiment-ils, mais il faudrait y croire. Le pays dispose de superficies importantes de terres, de l'eau et d'une jeunesse qui ne demande que d'être formée dans les métiers de l'agriculture. Les pouvoirs publics ont élaboré des politiques de développement agricole s'appuyant sur la mobilisation d'enveloppes financières importantes de l'ordre de 3 milliards de dollars. Les services du ministère de l'Agriculture ont signé des contrats de performance avec les wilayas suivant un calendrier bien défini. Les contrats ont été élaborés après une série de négociations entre les deux parties avec la fixation des objectifs pour le développement agricole et rural pour chaque wilaya à l'horizon 2014. A terme, cette nouvelle stratégie nationale vise à assurer la sécurité alimentaire de notre pays, notamment après la flambée des prix des produits alimentaires sur les marchés internationaux. Les contrats de performance impliquent l'Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC), l'Office national interprofessionnel du lait (Onil) et les directeurs des services agricoles et les conservateurs des forêts. Les signataires s'engagent à développer leur production agricole proportionnellement aux moyens mis à leur disposition. Quelque 1050 communes et 464 daïras au niveau national sont concernées par cette nouvelle stratégie qui s'articulait sur les programmes d'intensification de la production céréalière, maraîchère, laitière, des viandes et des huiles, d'irrigation moderne et d'économie de l'eau par l'utilisation de l'irrigation complémentaire. Le président de la République dans son programme a placé l'agriculture au service de la croissance, de la sécurité alimentaire et de la sécurité nationale. Il a annoncé lors de la conférence de Biskra sur l'agriculture en février 2009 pas moins de 30 mesures en faveur de ce secteur. Il s'agit, entre autres, de la mobilisation des agriculteurs et les éleveurs à hauteur des moyens que l'Etat entend mettre à leur disposition, et ce, en adhérant massivement aux différents programmes d'intensification et de développement rural, de la mise à niveau et un développement conséquents de l'agro-industrie en amont et en aval, de la mobilisation des capacités de stockage – dont les silos de blé – et de froid non exploitées et les mettre au service de la régulation de la production agricole. 200 milliards DA par an Le gouvernement doit œuvrer aussi à la promotion du partenariat étranger pour améliorer la qualité de la production des entreprises publiques concernées, à la fourniture des ressources financières nécessaires à son développement (200 milliards DA/an), ainsi que la mise en place d'un crédit sans intérêts (crédit Rfig) au bénéfice des exploitations agricoles et des éleveurs. Les pouvoirs publics soutiennent les prix des matériels agricoles et d'irrigation, de l'acquisition et de reproduction des semences, ainsi que des engrais de 20%.