La grève des aiguilleurs français s'est répercutée de manière très négative sur la ligne Alger-Paris. La situation est telle qu'un certain nombre de voyageurs ont dû attendre huit heures avant-hier à l'aéroport d'Orly. «A Paris, nous étions les plus malheureux de tous les autres passagers, parce que les agents de notre compagnie étaient aux abonnés absents. Le comble, c'est que nos bagages ont été enregistrés, et du coup, les passagers malades ont vécu un cauchemar sans leurs médicaments», fulmine Houria. A leur arrivée à Alger, même scénario, les passagers se sont rendu compte que leurs bagages n'étaient pas du voyage. Ce qui a envenimé encore la situation. En somme, 36 heures à l'abandon. Dans la nuit d'hier, le vol 1003 a atterri vers 2h du matin. Les passagers ont été obligés de passer la nuit à l'aéroport, ceux qui habitent loin d'Alger, livrés à eux-mêmes. Les fonctionnaires de la compagnie aérienne Air Algérie qui devait assurer le service de nuit se sont éclipsés sans motif. Par conséquent, les passagers sont restés sans nourriture ni boissons. Un médecin a d'ailleurs constaté une dizaine de malades chroniques qui ont frôlé des états comateux. Sans omettre les voyageurs en bas âge qui ne doivent leur survie qu'à la solidarité de tous les autres passagers. Les 250 passagers que nous avons rencontrés hier sur le hall de l'aéroport international ont, à l'unanimité, dénoncé «le mépris de certains agents de la compagnie». «Le chef d'escale nous a complètement ignorés, il a agi avec mépris et arrogance envers nous. La compagnie Air Algérie est plus grande que lui», a commenté Mme Aït Ouazou. Un rassemblement a été d'ailleurs initié par les voyageurs afin d'exiger leurs bagages et un minimum de considération de la part du chef d'escale qui avait «autre chose à faire», selon ses propres dires. «Vous trouvez que c'est normal ? Un chef d'escale qui vous parle de cette manière ?» s'est exclamée Mlle Benaziza. Les fermes décisions du PDG d'Air Algérie Une demi-heure après ce regroupement spontané, le premier responsable de la compagnie, Abdlewahid Bouabdallah, a fait irruption dans le hall de l'aéroport international, accompagné du directeur d'exploitation, M. Beldi et de l'un de ses proches conseillers, Hamza Benhamouda en l'occurrence. Les passagers sont aussitôt pris en charge par le PDG. Ce dernier a tenu personnellement à présenter les excuses de la compagnie, un geste fort apprécié par les passagers. «Je tiens à vous présenter mes sincères excuses ; pour ce qui est du chef d'escale, je vous informe qu'il sera démis de ses fonctions tout de suite», a annoncé le PDG à la foule. M. Bouabdallah a tenu aussi à apporter quelques précisions en avouant : «L'erreur n'incombe aucunement à l'entreprise, mais à la Direction générale de l'aviation civile (DGAC) française. Pour ce qui est des agents de mon entreprise, des décisions fermes seront prises. Je n'accepterai en aucun cas des agents méprisants au sein de la société. Notre entreprise restera toujours citoyenne», affirme-t-il. Après de tumultueuses discussions entre le premier responsable de la compagnie et les passagers, l'avion transportant les bagages des passagers a atterri sur le tarmac de l'aéroport international et c'est le grand ouf. Une heure après, tous les passagers du vol 1003 ont récupéré leurs bagages. Pour ce qui est des autres compagnies françaises qui desservent l'aéroport international d'Alger, leurs vols ont été maintenus. dans ce sens, le pdg d'Air Algérie accuse la direction générale de l'aviation civile de «favoritisme». Ce qui a permis aux compagnies de droit français de récupérer la clientèle d'Air Algérie.