Au lendemain d'un match perdu, le 9 septembre 2007, 2-1, en Gambie, qui signait, d'une manière officielle, l'élimination des Verts de la CAN 2008, prenait fin la mission de Jean Michel Cavalli comme entraîneur de l'équipe d'Algérie. Ce dernier qui avait pour objectif de qualifier notre sélection nationale à la compétition continentale venait d'échouer. Il était naturel qu'il s'en aille. Dans l'équipe qui avait été alignée en Gambie se trouvaient Gaouaoui, Belhadj, Yahia, Bougherra, Mansouri, Ziani et Saïfi qui ont tous été de l'aventure en Coupe du monde en Afrique du sud soit comme titulaires, soit comme remplaçants. Ces joueurs ont, donc, été repris par Rabah Saâdane après qu'il ait été nommé entraîneur national en octobre 2007. Au moment où il avait pris ses fonctions, l'équipe d'Algérie se trouvait à la 85e place du classement Fifa et 20e au niveau africain. Il apparaissait, alors, comme normal qu'on lui fixe comme objectif la qualification à la phase finale de la CAN 2010. Un challenge extrêmement difficile compte tenu de la valeur de cette équipe nationale à ce moment-là. On n'osait même pas parler de Coupe du monde tellement la tâche semblait relever de l'impossible pour un onze d'Algérie qui avait énormément régressé. Et Saâdane l'avait suffisamment souligné mettant en exergue la situation guère reluisante de notre football et l'absence d'une vrai politique de formation au niveau des clubs. De son côté, le président de la Fédération algérienne de football, M. Hamid Haddadj, était en parfaite adéquation avec le nouveau coach national, lui qui disait qu'une qualification des Verts à la CAN 2010 pouvait suffire à redonner un peu d'espoir à la discipline. Le Sénégal comme première référence C'est le 20 novembre 2007 qu'avait eu lieu la première sortie des Verts sous l'ère de Rabah Saâdane comme entraîneur national. Il s'agissait d'un match amical programmé à Rouen, en France, contre l'équipe du Mali. Un match que l'équipe algérienne avait réussi à remporter, 3-2, grâce à des buts inscrits par Hameur Bouazza, Ghilas et Belhadj. Ce fut une entame prometteuse du fait que l'adversaire avait pour habitude de battre les Verts. En outre ces derniers avaient réussi à inscrire trois buts montrant en cela qu'ils avaient de bonnes dispositions offensives même si de l'autre côté on enregistra deux buts maliens. A l'époque, donc, il n'était pas question de parler de problèmes liés à l'inefficacité du compartiment offensif de l'équipe nationale, alors que dès le premier match de la première phase des qualifications à la Coupe du monde et à la CAN 2010 (et le second de Rabah Saâdane en tant que coach des Verts) il était apparu que les attaquants algériens avaient des insuffisances sur le plan de l'opportunisme, du réalisme et de la lucidité dans le dernier geste. Auparavant dans un second match amical disputé contre la RD Congo à Goussainville, dans la région parisienne, les Algériens ne s'étaient pas particulièrement distingués dans ce domaine se contentant d'un match nul (1-1). C'est, donc, le 31 mai 2008 que l'équipe nationale avait entamé sa campagne de qualifications à la Coupe du monde et à la CAN 2010 par une défaite (1-0) en terre sénégalaise face aux Lions de Terenga. Une défaite qui avait démontré que cette équipe avait de graves lacunes sur le plan offensif car avec un peu plus d'audace elle aurait pu rentrer chez elle avec un bien meilleur résultat. Durant toute la première phase des qualifications à la Coupe du monde et à la CAN 2010, l'équipe d'Algérie avait disputé 6 matches au cours desquels elle avait inscrit 7 buts soit, presque, un but par match, une moyenne pas tellement reluisante. Et encore 3 de ces 7 buts avaient été obtenus face au faible Liberia, à Blida. La seule fois où les Verts avaient montré un semblant de révolte sur le plan offensif ce fut lors du match retour contre les Sénégalais, à Blida, où ils s'étaient imposés sur le score de 3 buts à 2. On se souvient qu'ils étaient parvenus à se qualifier pour la seconde et dernière phase des qualifications d'extrême justesse grâce au match nul obtenu par les Gambiens chez les Sénégalais. Après deux matches amicaux face au Mali (1-1) et au Bénin (victoire 2-1 des Verts), l'équipe d'Algérie avait débuté l'ultime phase des qualifications à la Coupe du monde et à la CAN 2010 par un match nul au Rwanda, une confrontation où elle n'avait, peut-être, pas pris de but mais où elle n'en avait, également, pas inscrit montrant que le problème de l'inefficacité offensive demeurait entier. La suite se matérialisa par 6 autres matches dont celui d'Oum Dourman contre l'Egypte, le 18 novembre 2009. Durant cette seconde phase (match d'appui y compris), les Verts inscrivirent 10 buts, soit une moyenne de 1,4 but par rencontre, moyenne qui n'avait rien d'extraordinaire (dans le même temps ils encaissèrent 4 buts). Cette période-là avait, malgré tout, été marquée par deux belles performances à savoir le succès, à Blida, face à l'Egypte sur le score de 3 buts à 1 et celui en Zambie sur la marque de 2 buts à 0, qui était le premier succès, en déplacement, des Verts depuis des lustres. Le rendement offensif de ces derniers devait connaître une chute vertigineuse durant la phase finale de la CAN 2010, en Angola, où en 6 confrontations, ils ne trouvèrent qu'en 4 occasions le chemin du but adverse et sur ces 4 réalisations 3 furent obtenues lors du seul match face à la Côte d'Ivoire en quart de finale. Cela faisait la très faible moyenne de 0,6 but par match. Après la compétition africaine, l'équipe d'Algérie disputa trois matches amicaux dans le cadre de la préparation à la phase finale de la Coupe du monde. Trois matches durant lesquels ils n'inscrivirent qu'un seul but, face aux Emirats arabes unis. Ce bilan présageait de ce qui allait se passer en Afrique du Sud où l'équipe nationale a terminé bonne dernière, avec celle du Honduras, au classement des attaques, ces deux sélections ayant été les seules, des 32 participants, à n'avoir inscrit aucun but durant les trois matches qu'elles ont disputés lors du premier tour. Ziani rate seulement trois matches Depuis le retour de Rabah Saâdane à la tête du staff technique de l'équipe nationale en octobre 2007, les Verts ont disputé 31 matches qui se répartissent en 22 rencontres officielles (dont 6 en phase finale de la CAN et 3 en phase finale du Mondial) et 9 amicales. Sur ces 31 matches, les Verts se sont imposés en 15 occasions dont 5 en matches amicaux, ont fait 6 fois match nul et ont perdu 10 fois. C'est durant l'année 2009 qu'ils ont réalisé leur meilleur parcours avec, en 9 matches, 7 succès, 1 match nul et seulement une défaite. Durant ces 31 confrontations, l'équipe algérienne a inscrit et encaissé le même nombre de buts : 31, ce qui lui fait une moyenne de 1 but par match. En somme un bilan qui n'a rien de bon puisqu'il révèle une certaine faillite sur le plan offensif mais aussi un dérèglement sur le plan défensif. Son bilan le plus catastrophique, l'équipe nationale l'a enregistré lors de la phase finale de la Coupe du monde en Afrique du Sud, elle n'a jamais pu trouver le chemin du but adverse et où elle a encaissé deux buts en trois matches. Idem lors de la phase finale de la CAN en Angola où en 6 matches elle n'avait inscrit que 4 buts mais en avait encaissé 10. Par contre, lors des deux phases de qualifications à la Coupe du monde et à la CAN 2010, cela avait été nettement mieux. C'est ainsi que durant la première phase (6 matches), les Verts avaient inscrit 7 buts et en avaient pris 4 dans leurs filets. Lors de la seconde, ils avaient, en 7 matches, inscrit 10 buts contre 4 buts encaissés. Pour ce qui est des matches amicaux, l'équipe nationale en a disputé 9 depuis l'arrivée de Saâdane à la tête de son staff technique en octobre 2007. Son bilan de ces joutes amicales fait ressortir 5 victoires pour 2 matches nuls et 2 défaites avec 10 buts pour et 11 contre. En ce qui concerne le volet des buteurs, ils sont 13 à avoir inscrit au moins un but en faveur de l'équipe nationale. Le premier de ces buteurs est Karim Ziani qui en compte 4 à son actif dont 3... sur penalty. Suivent Kamel Ghilas, Rafik Djebbour, Rafik Saïfi, Anthar Yahia et Abdelkader Ghezzal, chacun avec 3 buts à son actif. Tous ces joueurs ont pris part à la phase finale du Mondial sauf Ghilas, d'où l'incompréhension de sa non-convocation. Avec 2 buts inscrits on trouve Hameur Bouazza, Nadir Belhadj, Yacine Bezzaz, Karim Matmour et Madjid Bougherra. Rafik Halliche et Cherif Abdeslam ferment la marche avec un seul but à leur actif. Aucun joueur n'a disputé tous les matches de l'équipe nationale depuis octobre 2007. Lounès Gaouaoui a été parmi les plus assidus jusqu'à ce que, suspendu, il cède sa place à Chaouchi pour le match d'appui de la qualification au Mondial contre l'Egypte au Soudan, en novembre 2009. Il a fait une réapparition à l'occasion du match amical perdu (3-0) contre la Serbie en mars 2010. Cela lui fait un total de 18 matches joués avec les Verts durant cette période. Le number one en matière de présence n'est autre que Karim Ziani qui a totalisé 28 titularisations au sein de l'équipe nationale durant toute cette période. Il faut, enfin, savoir qu'avec les habituels joueurs de l'équipe d'Algérie comme les Ziani, Anthar Yahia, Bougherra et Belhadj, il y a eu une flopée de joueurs auxquels Saâdane a fait appel ne serait-ce qu'une fois. On pense à Cherif Abdeslam, Cheikh Hamidi, Noureddine Deham, Hocine Achiou, Fethi Harek, Nabil Hemani, Mohamed Segher, Abderaouf Zarabi, Lamouri Djediat, Brahim Hemdani, Lazhar Hadj Aïssa, Salim Arrache, Mansour Boutabout. On terminera par le cas de Mehdi Meniri, titulaire comme défenseur central quand Saâdane est arrivé. Il avait disputé les premiers matches amicaux en tant que titulaire, puis avait été toujours sélectionné en tant que remplaçant. Jamais il n'avait osé élever la voix ou contester le choix de Saâdane. Ce dernier lui avait rendu hommage après la première phase des qualifications à la Coupe du monde et à la CAN 2010 alors qu'il venait de ne pas le convoquer pour la seconde phase. Chapeau, M. Meniri.