Comme prévu, 65 familles habitant les fermes Nezali et ex-flamand, dans la commune de Chéraga, ont été relogées, jeudi, dans les communes de Souidania et Birtouta. L'opération a débuté tôt le matin. Elle était supervisée par les services de la circonscription administrative de Chéraga, territorialement compétente. Sur les 65 familles transférées vers de nouvelles résidences, 45 ont été relogées dans le quartier des 500 logements à Souidania et les 20 autres dans la «petite ville» des 1680 logements de Birtouta. Dès l'évacuation des occupants, les bulldozers réquisitionnés pour les besoins de l'opération ont entamé les travaux de démolition des maisons dans les deux sites. Dans ce cadre, le wali délégué de Chéraga, Kamel Beldjoud, a déclaré que l'évacuation s'est déroulée dans de «très bonnes conditions», précisant que «tous les moyens matériels et humains y ont été mobilisés». «Les sites récupérés des bidonvilles seront exploités pour la réalisation de projets d'utilité publique», a indiqué le responsable. C'est d'ailleurs ce qu'a précisé le cabinet du wali dans son communiqué rendu public à la veille de cette opération organisée en application du programme portant résorption de l'habitat précaire. Ce plan a bénéficié à la commune de Chéraga pour la seconde fois depuis son lancement à la mi-mars dernier. Au total, 438 familles ont en effet quitté 11 sites précaires de cette localité. Le recasement le plus important a été organisé le 20 juin (transfert de 373 familles issues de 9 sites). Pour M. Beldjoud, cité par l'APS, tous les moyens sont mis en œuvre «pour la résorption graduelle de l'habitat précaire au niveau de cette circonscription». Par les chiffres, les services de la wilaya déléguée de Chéraga ont recensé 88 bidonvilles composés de 10 à 250 constructions chacun. S'agissant des protestations des familles n'ayant pas bénéficié de logements dans l'opération de jeudi, il a rappelé que «le recensement réalisé en 2007 par les commissions ad hoc avait bien défini la liste des résidants de ces habitations précaires». La liste exclue de fait les candidats qui ont déjà bénéficié d'un logement, mais elle ne prend pas également en considération les «éclatements à l'intérieur d'une même famille». Chez les bénéficiaires, c'est la joie qui l'emporte. Ahmed habitait la ferme Nezali depuis 1978 ; il s'est vu octroyé un appartement de type F3 dans la commune de Souidania. «Nous avons vécu, moi et ma famille, composée de 6 personnes, une vie très difficile dans ce quartier, mais désormais nous commencerons une nouvelle vie», affirme-t-il. Mais tout le monde n'est pas dans le cas d'Ahmed. Certaines familles recasées à Birtouta vivront désormais dans des F2, qui sont pour eux synonymes d'exiguïté et d'«injustice». Depuis le début du programme de recasement, la wilaya croule sous les recours introduits par les familles à cause de la typologie du logement distribué. Celles qui ont été relogées dans des F2 réclament aussitôt soit un F3 soit plusieurs F2. Dans la majorité des cas, les autorités n'accèdent pas à cette demande.