Dans les villages isolés du Sahara algérien, les populations locales souffrent au quotidien du manque de produits alimentaires tels les produits laitiers, les boissons gazeuses et jus de fruits ou encore les fruits secs, ceci en plus des prix exorbitants. A Tazerouk, village de la wilaya de Tamanrasset, les prix des légumes et des fruits qui ne sont pas produits localement sont toujours en hausse. Que ce soit durant le Ramadhan ou pas, les prix sont les mêmes. En effet, les légumes sont proposés à des prix prohibitifs, c'est le cas notamment de l'oignon et de la pomme de terre dont le coût varie entre 40 DA et 100 DA le kg. Les pastèques, à titre d'exemple, coûtent entre 40 DA et 50 DA/kg, les melons à 70 DA, le raisin à 100 DA alors que le cantaloup n'est pas disponible au niveau de cette wilaya. Les habitants de la wilaya de Tamanrasset n'ont pas la possibilité de consommer les fruits et les légumes de saison produits en grande quantité dans les régions du nord du pays. L'éloignement, le manque de transporteurs et de distributeurs en sont les causes principales. Par ailleurs, les produits laitiers tels que le yaourt, le lait et les fromages sont quasi-inexistants, sinon disponibles en quantité très réduite, nous à confirmé hier Mohamed, citoyen de Tazerouk, qui n'omettra pas de dénoncer une situation «intenable» qui fait «mal au cœur» aux citoyens de la région réduits à consommer les «produits du terroir», eux-mêmes inaccessibles. La viande de mouton local, communément appelé mouton soudanais, «se monnaye à pas moins de 600 dinars et celle du dromadaire à 250 dinars», indique notre source, alors que la viande bovine est inexistante. Pour les produits laitiers, notre interlocuteur fera remarquer avec dépit : «On ne consomme que le lait de la chamelle dont le prix est d'ailleurs inaccessible. Les yaourts ou les fromages ne sont pas disponibles.» Les populations locales se rabattent alors sur le lait en poudre mais ce dernier «coûte excessivement cher et n'est pas à la portée de toutes les bourses», ajoute encore Mohamed.