La loi interdit l'exposition des boissons au soleil. Mais ce spectacle est quotidien dans nos villes et villages. Sous l'effet de la chaleur, des produits peuvent se transformer en substances toxiques. l ne s'agit pas seulement de boissons de type soda ou jus, mais aussi d'eaux présentées sous l'étiquette “eau de source”, ou “eau minérale”, avec en sus des taux précis de minéraux, la plupart du temps ne correspondant à rien de réel, et vantant des vertus curatives inexistantes. La composition d'une boisson, son innocuité à sa sortie d'usine ne peuvent être garanties tout au long du cycle qui la mènerait jusqu'à la table du consommateur. L'exposition au soleil des bouteilles en PET provoque l'accroissement de nitrates dans la boisson, lâchés par la matière plastique de l'emballage. Sous l'effet du rayonnement solaire et de la température s'effectue une transformation chimique des éléments qui composent la boisson. La loi interdit l'exposition des boissons à la lumière du soleil, mais ce spectacle est quotidien dans nos villes et villages. Eaux minérales, eaux de source, eaux en bouteille “Le produit final, une fois l'eau embouteillée, avant qu'il ne soit livré au consommateur, doit être contrôlé par le laboratoire de l'Institut Pasteur pour qu'il dise si elle est réellement sans danger pour la santé du consommateur”, affirmait Mme Mouffok, lors d'une rencontre dédiée aux eaux minérales et de source en mai 2007. De nombreux paramètres entrent en ligne de compte pour l'obtention de l'autorisation d'exploitation, accordée à l'industriel par le ministère des ressources en eau. Or, il arrive parfois que l'autorisation soit accordée avant même qu'on se soit totalement assuré de la parfaite innocuité d'une eau ! De plus, d'un point de vue nutrition, rien n'est formulé sur les possibles contre-indications à consommer certaines eaux. Comme pour les cas de régimes désodés, destinés aux hypertendus, ou calcaires pour les maladies rénales. “Mieux, ou pire, selon Mme Mouffok, malgré leur interdiction formelle, certains opérateurs continuent à faire figurer la mention ‘‘bonne pour la santé'' ou ‘'recommandée pour la santé'' sur les emballages des eaux mises en bouteille. Or, l'allégation concernant la santé doit être soumise à visa, de même que l'indication ‘‘eau de source'' ou ‘'eau minérale'', ainsi que la composition bactériologique, qui doivent impérativement être portées sur l'emballage, selon la loi.” Des boissons interdites à l'étranger consommées en Algérie La plupart des habitués sont des jeunes, sans doute victimes d'un effet de mode, qui consomment de plus en plus de ces boissons, tout en ignorant leurs effets sur leur santé. La consommation de boissons “énergisantes” prend une ampleur inquiétante en Algérie : Red Bull, Burn, Wild Buffalo, X Xaira, Dark Dog, Black Booster… sont devenues très “tendance” chez les jeunes. Ces boissons sont utilisées pour garder les yeux ouverts les soirs de fête ou accroître la concentration en cours d'examen. Lancées sur le marché au début des années 1990 comme alternative à l'alcool, ces boissons intéressent de plus en plus tous ceux qui souhaitent améliorer leurs facultés mentales et physiques. Une vertu peu évidente, vantée par les producteurs de boissons de ce type. Les pouvoirs publics devraient se pencher plus sérieusement sur ce type de boisson, en raison même de leur succès grandissant. Selon les spécialistes en nutrition, ces “super boissons” permettraient à l'organisme d'aller au bout de ses forces et favoriseraient l'élimination des toxines. Principalement grâce à trois produits qui entrent dans leur composition : la taurine, le glucorono-lactone et la caféine. La taurine : on l'isole à partir de la bile ou des testicules de taureau. Elle permet de fabriquer des protéines. Elle interviendrait pour favoriser l'absorption des sucres et aurait un effet antioxydant. Le glucorono-lactone : selon les fabricants des boissons énergisantes, ce composant permettrait d'éliminer les toxines pendant l'effort physique… La caféine : élément essentiel du café. Elle permet de contrer la fatigue. Les consommateurs de boissons énergisantes sont essentiellement des adolescents et des jeunes adultes, attirés par l'image de dynamisme et de performance. “Mais il faut savoir, précise le même nutritionniste, qu'une boisson comme Red Bull est interdite dans plusieurs pays, dont, entre autres, le Danemark, la Norvège et la France, pour les risques cardiovasculaires avérés que sa consommation pourrait entraîner.” Question : qu'est-ce qui fait que des boissons interdites dans plusieurs pays depuis de nombreuses années — dans les pays qui les ont vues naître — continuent de se vendre en Algérie sans susciter la moindre réaction de la part des pouvoirs publics ? Nouveauté dans les villes et villages : des produits “light” partout Les produits “light” envahissent le marché algérien. Ils attirent de plus en plus de consommateurs parmi les personnes souffrant de diabète et de surpoids. Même celles qui ne souffrent pas de ces deux problèmes de santé (diabète et surpoids) pensent bien faire en les intégrant dans leur régime alimentaire quotidien. Dans les produits sucrés, les sucres sont remplacés par des édulcorants, dont l'aspartame qui possède un pouvoir édulcorant d'environ 200 fois celui du saccharose (le sucre de table en morceaux ou cristallisé), alors que la saccharine possède un pouvoir édulcorant 300 à 400 supérieur à celui du saccharose … Les produits light pourraient, théoriquement tout au moins, être consommés sans qu'il y ait risque réel de prise de poids ou d'hyperglycémie. Alimentations générales de villes et villages et supérettes en regorgent : jus light, soda light, coca light, fromage light, beurre light, confiture light, miel light, gâteaux light… de plus en plus de gens les achètent, alors que les diabétiques, convaincus de leur innocuité, semblent en raffoler. La plupart des producteurs de boissons gazeuses ont décelé dans les produits “light” un créneau fort juteux, sans jeu de mots, et produisent les deux versions d'un même produit. Les produits édulcorants À tout seigneur tout honneur, le produit le plus connu est l'aspartame. Il possède un pouvoir édulcorant 200 fois plus élevé que celui du saccharose, alors que la saccharine possède 300 à 400 fois le pouvoir édulcorant du saccharose. Il est utilisé à la place du sucre par la plupart des fabricants de produits dits “light”. Or, “un produit light ne veut pas dire sans sucre”. Les diabétiques en particulier courent de réels dangers, surtout durant le Ramadan. “Ils consomment trop de jus et de gâteaux light”, signalent la plupart des médecins, alors que les diététiciens mettent surtout en garde contre la surconsommation de ce genre de produits labellisés, sans le moindre contrôle, “light” ou “pour diabétiques” sur l'emballage. Selon les médecins, l'expression “jus light sans sucre ajouté” est trompeuse : “Ce n'est pas parce qu'il est mentionné sans sucre ajouté qu'il n'y a pas de sucre dans le jus. Il y a du fructose dans les fruits utilisés dans la préparation de ces jus. Et chaque gramme de fructose donne quatre calories.” Les diabétiques, croyant à l'innocuité de ces boissons, en consomment à volonté, ignorant que la boisson, même allégée, demeure calorique. D. Z.