Le dispositif de stockage des produits de large consommation en prévision du mois de Ramadhan aura-t-il un impact significatif sur les prix ? C'est le défi que devra relever cette année le gouvernement qui peine à réguler le marché. Les mesures coercitives prévues par la réglementation actuelle n'ont pas donné les fruits escomptés, et les nouvelles dispositions introduites dans l'amendement de la loi n°04-02 du 23 juin 2004, fixant les règles applicables aux pratiques commerciales, et de l'ordonnance n°03-03 du 19 juillet 2003 relative à la concurrence ne seront pas appliquées au cours du mois de Ramadhan. Même si cette loi a été adoptée par les deux chambres du Parlement, l'absence de textes d'application ne permettra pas de la mettre à exécution. Cette dernière loi vise à stabiliser le marché par l'encadrement des marges bénéficiaires. Un conseil national pour la concurrence fin 2010... «Cette loi garantira la transparence des pratiques commerciales et la protection du marché des différentes formes de spéculation, notamment l'excès des gains faciles», a expliqué Mustapha Benbada, ministre du Commerce. M. Benbada a indiqué que les modifications apportées à ladite loi interviendra également pour lutter contre le monopole et en vue d'adopter une stratégie efficace pour intervenir en cas de dysfonctionnements qui risquent de perturber le fonctionnement du marché. La stabilité des prix, de l'avis du ministre, sera garantie par l'encadrement des prix des produits, des services et des marges bénéficiaires. Un conseil de la concurrence sera mis en place avant de la fin de 2010 et est à l'étude au niveau du secrétariat général du gouvernement pour enrichissement. Mais le ministre a reconnu que son département serait incapable de lutter contre la spéculation et les pratiques frauduleuses. Il réclamera ainsi l'intervention des services de sécurité et des collectivités locales notamment pour garantir une meilleure coordination des différents efforts. ... Et des offices interprofessionnels de filières Concernant le volet inhérent à l'approvisionnement du marché en produits de large consommation, Mustapha Benbada n'a pas nié le rôle de l'Etat dans la régulation des activités économiques et jugera nécessaire de réactiver les différents offices interprofessionnels. Les nouveaux textes de loi réglementant la sphère commerciale sont à même de renforcer le contrôle et de consolider la «crédibilité» des pouvoirs publics dans le domaine des pratiques commerciales. A l'inverse du discours d'apaisement du gouvernement, les familles algériennes ne cachent pas leur inquiétude, surtout que l'indice des prix à la consommation témoigne de la tendance haussière des prix qui ne pourra que s'accentuer durant le mois prochain. Les viandes blanches ont inauguré le bal de la flambée des prix avec une hausse de plus de 100 DA entre juin et juillet. La tendance haussière risque de s'accentuer à la veille du mois sacré si des contrôles inopinés des aires de stockage ne sont pas opérés afin de lutter contre les pratiques frauduleuses.