Le thermomètre affiche 46°C, une chaleur accentuée par les douze foyers d'incendie déclarés à travers les massifs montagneux de l'Ouarsenis et du Dahra, des montagnes fortement boisées, ce qui a poussé les citoyens à se ruer vers des lieux où le climat est un peu plus clément. Ainsi, les contours des barrages de Sidi M'hamed Ben Taïba (commune de Arrib) et d'Oued Mellouk (commune de Zeddine), ainsi que les oueds Bda, Cheliff, Harreza et Rouina connaissent une ambiance particulière. Des milliers de citoyens, en majorité des jeunes fuyant la chaleur que renvoie le béton des cités des grandes agglomérations, ont envahi les berges de ces lieux humides. Certains étaient accompagnés de petits enfants venus découvrir pour la première fois un barrage. Cette ruée n'était pas instantanée. De nombreux citoyens rencontrés sur les lieux ont affirmé avoir préparé la veille cette escapade de la ville en suivant la météo sur l'Unique. «A 39 degrés, nos bâtiments étaient des fours, qu'en sera-t-il avec 46°», dira un habitant du quartier l'Escadron, le plus chaud quartier de Aïn Defla. Profitant de la situation et d'une navette inexistante jusqu'à ces endroits où malgré tout la fraîcheur n'était pas garantie, plusieurs propriétaires de camionnettes se sont reconvertis en transporteurs de voyageurs pour acheminer ces citoyens vers les étendues d'eau. Par mesure de précaution, les plus âgés sont les premiers à se jeter dans l'eau recherchant un fond rocailleux et évitant les endroits vaseux. De plus jeunes risqueront une trempette même si l'eau est boueuse. A la surface, l'eau est tiède, pour ne pas dire chaude, il faut aller dans les endroits profonds pour sentir une certaine fraîcheur. Ceux qui ne savent pas nager barbotent sur le rivage et courent se mettre à l'ombre des buissons et des arbres. En descendant le barrage de Sidi M'hamed Ben Taïba, l'oued Bda coule à flots. L'eau provenant du barrage est froide et limpide. Des dizaines d'adolescents regroupés dans les petites cuvettes peu profondes s'amusent en exécutant de temps à autre des plongeons. Au niveau du chef-lieu de wilaya, les rues sont désertes et les commerces fermés, seule l'administration fonctionne sous le bruit de climatiseurs impuissants devant la chaleur dégagée par les murs des bureaux.