Ils sont des dizaines de personnes, hommes adultes, à faire le poireau devant le kiosque, sis aux quatre chemins de la ville de Tazmalt, chaque jour, de l'aube jusqu'au soir, à attendre des offres d'emploi. Ces gens ne savent pas faire autre chose que louer leurs bras à différentes tâches qu'on leur demande. Assis en groupuscules sur les bords du trottoir, ils attendent qu'un chef de chantier, un particulier ou toute autre personne cherchent une main d'œuvre. Si l'un d'eux arrive, il est aussitôt pris d'assaut par ces ouvriers occasionnels, qui jouent des coudes afin de gagner une place dans le camion ou tout autre véhicule qui gare à leur niveau. Ces journaliers sont une aubaine pour les barons de tout bord, car ils constituent une main d'œuvre corvéable et sous-payée. Ces tâcherons, font presque tous les travaux qu'on leur demande : ils déchargent des matériaux de construction (ciment, parpaings, rond à béton,…), effectuent des travaux de maçonnerie, débouchent les buses des réseaux d'assainissement. ce sont des bonnes à tout faire. En contrepartie, ils sont payés à la tâche qu'ils ont effectuée. Par exemple : le déchargement d'une remorque de parpaings est payé à 500 da. Faut-il mentionner qu'ils sont exploités durement par des gens sans aucun scrupule. Toutefois, ces journaliers ne râlent pas pour autant, l'essentiel pour eux c'est de gagner leur journée, et revenir chez eux avec quelque chose comme un peu de pain, du lait et autres denrées, faute de mieux. Résignés tout comme ils sont, ils attendent des jours meilleurs. Ces tâcherons, en plus de ceux habitant la région, viennent de différentes wilayas. Ils sont de Bordj Bou Arréridj, M'sila, Bouira… Ce sont des gens qui cherchent à gagner leur pain quotidien à la manière des galériens.