La technique s'améliore et se banalise, à tel point que certaines femmes demandent à accoucher par césarienne. Mais n'oublions pas que ça reste une intervention chirurgicale. Césarienne programmée ou non ? Pourquoi un tel engouement ? Les raisons ne sont pas que médicales. Les femmes font des bébés plus tard, ce qui augmente le nombre de grossesses à problème. Une meilleure surveillance du bébé pendant le travail permet aussi de mieux anticiper les problèmes. Mais parfois, c'est un choix de la femme, voire de l'équipe médicale. Confrontés à un manque d'effectifs, certains services peuvent être tentés de faire plus de césariennes pour éviter les complications aux heures difficiles. Programmée pour des raisons médicales C'est le cas d'une césarienne sur trois : bassin trop étroit, gros bébé (plus de 4,2 kg), prématuré de poids trop faible, mauvaise présentation, maladie grave de la mère. C'est le cas des présentations par le siège, des utérus «cicatriciels» et des bébés dont le poids paraît limite pour le bassin de la femme. L'examen clinique et le scanner laissent une marge d'erreur de 10 à 15 %, et la tête de l'enfant s'adapte lors de l'accouchement. Il ne faut donc pas se précipiter. Après deux césariennes, on en fait souvent une troisième pour éviter la rupture de l'utérus lors d'un accouchement par les voies naturelles. Mais l'essentiel, c'est d'en parler avec le médecin. Car la césarienne a tout de même l'inconvénient de multiplier par trois les risques d'infection pour la mère et d'augmenter les complications, la fatigue et la douleur après la naissance. Il arrive aussi que l'intervention soit décidée en cours de travail, en cas de souffrance fœtale ou si le col cesse de se dilater. Même chose dans les situations d'urgence : placenta prævia (trop bas dans l'utérus) qui empêche le passage du bébé, compression du cordon ombilical... Peur des séquelles Quelques futures mamans font le choix de la césarienne, car elles craignent les séquelles d'un accouchement par voie basse, en particulier l'incontinence urinaire, surtout si le bébé est gros. Mais la grossesse elle-même favorise l'incontinence. Et à partir de trois césariennes, le risque est similaire.