Opinion n «Les gens ont des préjugés. C?est pour cette raison que l?on diabolise à tout bout de champ les cliniques privées.» C'est ce qu'affirme le Dr H. Nabah, anesthésiste à la clinique privée El-Qods à Hydra. Il enchaîne : «Nous sommes là, une équipe pluridisciplinaire, pour veiller sur les malades et non pas, comme le prétendent certains, soutirer de l?argent à des pauvres personnes.» Il affirme que tout ce qui se dit à propos des césariennes chez le privé est archifaux. «Procéder à une césarienne, si cela devient nécessaire, c'est opérer d?abord un accouchement médicalisé. On le fait pour sauver et la maman et l?enfant. Cela équivaut à prendre moins de risques et à s?assurer que l?accouchement se fait dans les meilleures conditions qui soient. Il ne faut plus prêter attention aux ragots des gens qui disent, à tort et à travers que les cliniques privées choisissent l?acte chirurgical pour uniquement de l?argent. Vous savez bien que cela serait contre le code de l?éthique et de la déontologie.» Son collègue, le Dr B. Boudiaf, spécialiste en chirurgie générale, abonde dans le même sens et évoque, comme le Dr Nabah, le mot préjugé. «C?est simple. La césarienne, c?est comme un pilote en état de détresse. Ou on fait un atterrissage forcé ou tout le monde périt. On n?a pas le temps de faire des commentaires. Ou faire l?incision pour sauver et le bébé et la maman ou alors encourir un grand risque de décès. Il faut cesser alors de dénigrer les cliniques privées et même les praticiens dans les établissements publics qui procèdent à la césarienne uniquement par souci humanitaire», plaide-t-il. Dans cette clinique, 20% des accouchements se font par césarienne et un grand nombre de femmes veulent être volontairement «césarisées» pour éviter les affres de la douleur occasionnée par l?accouchement par voie basse. Volet tarif : une césarienne qui exige une hospitalisation plus ou moins longue coûte approximativement 32 000 DA sans inclure évidemment les honoraires du médecin, alors qu?un accouchement par voie basse (la forme d?accouchement traditionnelle), ne dépasse pas les 20 000 DA. «Dieu merci, on ne veut pas d?une notoriété surfaite, la qualité des services fournis dans notre clinique plaide, depuis longtemps, en notre faveur. En Algérie, le mot privé est presque tout le temps assimilé au profit, mais force est de constater que la clinique El- Qods a gagné son label en réussissant à avoir la confiance de ses clients», commente, pour sa part, une responsable de l?établissement. L?autre problème, de conscience celui -là et auquel font face les cliniques privées, reste le sort des praticiens qui travaillent la matinée dans les établissements étatiques et finissent la journée dans les cliniques privées, non sans persuader entre-temps les parturientes de venir accoucher chez le privé. Mais, là, c?est tout le statut de médecin traitant qu?il faudra définitivement résoudre.