Les groupes terroristes ne semblent pas près de renier leur projet visant à semer la terreur parmi les populations de la région de Boumerdès. Hier, un groupe de sanguinaires affiliés à la katibat El Ansar ont ciblé le détachement des gardes communaux et le campement militaire installé non loin de la localité d'Ihassamen à 2 km au sud de Naciria. Selon des source locales, les terroristes se seraient embusqués en amont de leur cible en tirant à l'arme automatique vers lesdits détachements. Cette attaque qui a eu lieu peu de temps avant la prière d'El Icha n'a fort heureusement fait aucune victime parmi les éléments des gardes communaux et les militaires. La riposte de ces derniers ne s'est pas fait attendre, contraignant les terroristes à battre en retraite et prendre la poudre d'escampette à la faveur de la nuit. A l'aube, les militaires ont passé au peigne fin tous les massifs avoisinants pour retrouver les traces des auteurs de cette énième attaque. Une opération de recherches a été également menée au niveau des maquis ceinturant les monts de Sidi Ali Bounab par d'autres troupes mobiles des détachements militaires de la région. Cet attentat vise vraisemblablement à jeter le doute parmi les forces de sécurité et faire diversion afin d'exhiber leurs forces et leur présence dans la région. Il vise aussi à remonter le moral des phalanges de l'ex-GSPC, après les pertes subies ces derniers jours dans la wilaya de Tizi Ouzou. Les terroristes semblent durement affectés par la multiplication des redditions et la mort de l'un des plus importants chefs de l'organisation (Hodeifa El Assimi) de la région centre. D'où leurs tentatives et les actes sporadiques signalés çà et là pour rappeler à l'opinion publique leur force de nuisance. Il y a trois jours, ils ont fait irruption dans la polyclinique du chef-lieu de Baghlia où ils ont procédé au vol d'une importante quantité de médicaments destinés aux soins de leurs acolytes dans les maquis. Ce forfait aurait été exécuté par les deux nouvelles recrues de l'ex-GSPC, deux jeunes natifs de la région qui ont rejoint les maquis il y a moins de deux mois. L'un d'entre eux aurait été l'assassin du P/APC de la localité en juillet dernier. Cet acte de vol a été signalé, faut-il le rappeler, après la destruction des nombreuses casemates contenant du matériel de soins et des denrées alimentaires par les forces combinées de sécurité suite aux différentes opérations de ratissage menées constamment dans les maquis de l'est de la wilaya. En effet, hier encore, de vastes périmètres de maquis de Ouled Boudhar ont été quadrillés par les militaires. Cette opération a été lancée au lendemain de l'attentat kamikaze ayant ciblé un convoi de l'ANP dans la localité de Zaâtra, localité située entre Zemmouri et Si Mustapha. Ce redéploiement des forces de sécurité vise à nettoyer définitivement ces massifs qui servent de zone de repli idéale pour les éléments de la Katibet El Arkam sévissant dans le triangle Si Mustapha-Zemmouri-Légata. L'action des militaire semble motivée par les informations ayant circulé ces derniers jours sur l'endroit où a été bourré le véhicule (Atos) utilisé dans l'attentat qui a coûté la vie à deux soldats de l'ANP. Ce mois de Ramadhan aura été donc marqué par une activité intense des groupes armés. Ce regain de terreur s'est soldé par la mort de cinq militaires, un terroriste repenti et une quinzaine de blessés dont un enfant de cinq ans dans la wilaya de Boumerdès. Un bilan qui reste malheureusement lourd et qui démontre que le terrorisme est loin d'être éradiqué dans cette partie de la Kabylie. Durant l'année précédente, l'hydre islamiste a fait pas moins de quatre victimes dont deux civils à Ammal et Baghlia, un militaire à Bordj-Menaiel et deux ex-gardes communaux à Légata.