Maintenant que le mois de Ramadhan tire à sa fin, les regards sont rivés sur la fête de l'Aïd El Fitr. Ainsi, après la solidarité ramadhanesque, qui a duré un mois, vient à présent celle de l'Aïd. Des villages de la vallée de la Soummam s'organisent afin de fêter d'une manière solidaire et conviviale cette fête. Il a fallu puiser dans les traditions ancestrales des actions de solidarité accomplies jadis par nos aïeux pour «remonter» à la surface et apporter ces gestes confraternels et conviviaux qui caractérisaient notre société il y a bien des lustres. Le cap est mis donc pour ressusciter une tradition séculaire et bien de chez nous : timechret ou louziâa. Il était peut-être temps avec ces temps de crise multiforme où l'individualisme lamine et accapare notre société. Ainsi, dans plusieurs villages de la vallée de la Soummam, cette pratique est en train de renaître de ses cendres. Pour l'exemple, le village Ath Djemhour, dans la commune d'Amalou, prévoit de faire timechret le jour de l'Aïd, où des bœufs seront sacrifiés sur la place publique et les parts de viande réparties équitablement sur tous les habitants riches ou pauvres et sans distinction aucune. Autre exemple, à Sidi Aïch, une collecte de dons en nature et en espèces est en cours pour l'achat de deux bœufs et tout le nécessaire afin de faire louziâa, le jour de l'Aïd, au bénéfice des familles démunies, qui ne peuvent se permettre l'achat de la viande devenue un luxe pour elles. Ce sont là quelques exemples de solidarité «villageoise», qui ne manquera pas de ressouder les liens sociaux des habitants, quelque peu effilochés par ces temps difficiles, caractérisés surtout par la survenue de la crise morale et la chute du pouvoir d'achat des ménages. A. Y.