Fortement éprouvés par une abstinence forcée, ils continuent à supporter une situation engendrée par la désorganisation. Fermé, congé, affichent des pancartes suspendues aux rideaux des commerces le jour de l'Aïd. Alger paralysée. Un étranger installé en Algérie trouvera des difficultés à se restaurer les jours de fête, notamment de jour de l'Aïd El Fitr, marquant la fin du jeûne du Ramadhan. Fortement éprouvés par une abstinence, subie malgré eux, durant le mois de jeûne, ils continuent à supporter une situation qui découle plutôt de la désorganisation des commerces d'alimentation, des restaurants, des boulangeries... Déjà, trouver du pain le jour de l'Aïd devient une prouesse pour tout un chacun. Les étrangers sont hélas logés à la même enseigne car ne pouvant trouver un lieu où se restaurer convenablement sans avoir à se déplacer vers un grand hôtel pour être servis. Les nombreux ouvriers chinois, par exemple, activant dans la construction ou sur les chantiers de l'autoroute et même ailleurs, ont fait les frais de cette organisation. Où s'offrir un repas, même ordinaire et dans un lieu à la fois sécurisé et agréable, pour un couple d'étrangers de passage dans nos grandes villes? Il ne reste plus que les grands hôtels avec, en prime, une facture salée. L'Union des commerçants et artisans algériens (Ugcaa), en coordination avec les ministères du Commerce et de l'Intérieur, devrait se pencher sur ce problème récurrent qui pénalise le touriste. Bien sûr, pendant le Ramadhan, cet «étranger dans la ville» peut se contenter d'un sandwich préparé ou acheté la veille et le grignoter respectueusement à l'abri des regards intolérants. Mais le jour de l'Aïd, où peut-il manger? Tout est fermé. Dans d'autres pays musulmans, de nombreux restaurants restent ouverts pour cette catégorie de personnes et autres. Pourquoi les commerçants algériens, restaurateurs, boulangers, tenanciers de débit de boissons...ne s'organisent-ils pas comme dans les pays voisins pour assurer de telles «permanences»? Encore un aspect du tourisme de masse qui a besoin d'une normalisation impérative pour atteindre les objectifs assignés à ce secteur hautement économique. C'est à croire que l'on oblige les étrangers à respecter les journées ascétiques (ayam es-sabrine) qui suivent le mois de jeûne du Ramadhan que nombre de fidèles appliquent en poursuivant le jeûne quelques jours encore après l'Aïd El Fitr.