La flexibilité de l'emploi et la contractualisation des relations de travail sont les deux éléments fondamentaux de la réforme du code du travail, notamment dans le cadre du contexte d'économie de marché. C'est ce les membres du patronat qui ont soulevé cette revendication aux autorités publiques dans l'élaboration du nouveau code du travail qui sera prêt avant la fin de l'année en cours. Le patronat estime que le futur code du travail représente l'un des chantiers énormes engagés et qui doit codifier de manière globale les relations de travail entre les deux parties, employeurs et employés. La centrale syndicale et les organisations patronales ont émis le souhait de mettre en place un accord-cadre sur les conventions collectives qui prendra en charge la nouvelle législation introduite par l'Organisation internationale du travail (OIT) et que l'Algérie s'est engagée à appliquer. Abdelaziz M'henni, représentant de la Confédération des industriels et producteurs algériens (Cipa), joint par nos soins, n'a pas voulu s'étaler sur le sujet, mais a précisé que son organisation a soulevé un point important d'ordre d'actualité. «Nos magistrats rencontrent quelques problèmes actuellement. Ils travaillent avec l'ancien code. Nous avons donc demandé que les choses soient accélérées et de mettre en application le plus vite possible la nouvelle mouture», a-t-il dit. Dans le même sillage, il a souligné : «nous demandons que le nouveau code du travail soit établi selon le système du libéralisme. Il faut le normaliser afin qu'il soit en adéquation avec les nouvelles donnes de l'économie.» Pour sa part, la présidente de l'Association des femmes chefs d'entreprise (Seve), Yasmina Taya, nous a indiqué : «nous espérons que le nouveau code du travail répondra à la réalité de l'économie nationale. Le patronat est formel, le nouveau code doit permettre à l'employeur et à l'employé d'être des éléments constructifs pour l'économie nationale (...) on voudrait que ce texte soit en adéquation avec la réalité.» Des articles qui tiennent compte de la réalité économique et juridique De son côté, Boualem M'rakech, président de la confédération algérienne du patronat (Cap), a tenu à préciser que «la Cap a participé d'une manière constante et régulière au déroulement de tous les travaux engagés sur cette question. Notre objectif a porté sur la facilité de la relation entre l'employé et l'employeur. Au total, une centaine de nouveaux articles vont créer un aspect nouveau dans le monde du travail en Algérie.» Ces articles, explique-t-il, tiendront compte de la réalité à la fois économique et juridique. La Cap a inscrit dans sa plateforme un seul objectif permettant de créer une dynamique au regard de ce qui se fait de par le monde. L'importance du code du travail consiste d'un côté à créer au sein de l'entreprise une plateforme sereine qui permettra d'impulser la production et la productivité et qui va constituer un élément de développement économique et social. Il y a à inclure aussi le volet juridique, explique notre interlocuteur. C'est en somme un code qui va assurer la sérénité dans le monde du travail. M. M'rakech nous a révélé également que «tous les articles contenus dans l'ancien code ont été modifiés. Il s'agit maintenant d'une nouvelle mouture qui va parfaitement répondre aux directives édictées par l'Organisation internationale du travail». Auparavant, le SG de l'UGTA, Abdelmadjid Sidi Saïd, a indiqué que le nouveau code du travail reflète «un problème d'adaptation des lois sociales par rapport à la nouvelle situation économique et sociale du pays et à la situation économique internationale». A ce propos, il a évoqué la question du contrat à durée déterminée (CDD), utilisé, selon lui, comme «un contrat de travail précaire», en particulier par les sociétés étrangères. Dans ce contexte, le patron de la centrale syndicale a souligné que dans le secteur public, il n'y a pas cette volonté de rendre le travail précaire. Il a dénoncé le fait qu'«au niveau des entreprises privées, particulièrement étrangères, il y a des cas d'atteinte aux lois sociales du pays». M. Sidi Saïd avait précisé que «le nouveau code du travail examiné entre les trois parties (gouvernement-patronat-UGTA) se base sur la législation nationale en prenant comme référence le Bureau international du travail (BIT) pour être en adéquation avec les recommandations internationales». Cela dit, la réforme de la législation du travail a pris énormément de temps, à telle enseigne que certaines parties estimaient que l'Algérie va maintenir l'ancienne loi et que les entreprises étrangères n'ont qu'à respecter ce texte plutôt irréprochable sur tous les plans, à l'exception de la révision du SNMG revendiquée par les syndicats et l'UGTA.