La position de la Cnpa relance ainsi la bataille pour la révision de l'article 87 bis. Le patronat affirme se battre pour une nouvelle politique salariale, s'inscrivant dans le cadre de la confection du projet de pacte national économique et social. «Nous sommes prêts pour revoir la politique des salaires, mais dans un cadre discuté», dira M.N'Aït Abdelaziz, président de la Confédération nationale du patronat algérien, avant de conditionner cette révision salariale à deux éléments essentiels, à savoir la compétitivité et la productivité qui, selon lui, constituent deux exigences réclamées par les patrons. C'est, en fait, un prêche pour la flexibilité et la mobilité de l'emploi, un projet en cours d'examen au niveau du département du travail. C'est une initiative qui s'inscrit dans le cadre de la révision du code du travail, annoncée, à grand bruit par les pouvoirs publics. A ce propos, le président de la Cnpa dira également que les patrons sont appelés à mettre en place des conditions de travail meilleures, mais aussi à payer leurs obligations auprès des institutions fiscales. C'est, en quelques mots, une conformité avec les nouvelles lois régissant le marché du travail. Mais aussi, aux yeux de M.N'Aït Abdelaziz, «une tâche qui fait partie de la responsabilité sociale». La position de la Confédération nationale du patronat algérien relance ainsi la bataille pour la révision de l'article 87 bis, une revendication remise sur table par la Centrale syndicale qui, paraît-il, vient de gagner un allié important dans sa stratégie. Cela veut dire que même si l'Exécutif, par la voix de M.Ouyahia, dément, du moins pour le moment l'information selon laquelle le gouvernement, l'Ugta et le patronat ont déjà abouti à un accord sur une augmentation du Snmg, le débat demeure toujours ouvert. D'ailleurs, Abdelkader Malki, chargé de l'organique et des relations extérieures au sein de l'Ugta, dira qu'au niveau de la Centrale syndicale, l'espoir de voir le Snmg revu à la hausse existe bel et bien car, à son avis, les dernières augmentations n'ont pas eu d'effet. Quoi qu'il en soit, les suggestions des organisations patronales et du partenaire social seront rediscutées durant les prochaines entrevues, explique le président de la Cnpa. «Je crois qu'on va vers des rencontres hebdomadaires car les trois parties sont appelées à lancer un débat de fond sur toutes les questions pour aboutir à un consensus sur la politique économique de l'Etat», précise également notre interlocuteur qui souligne la nécessité de faire aboutir les réformes engagées, notamment, celles qui concernent le système bancaire. A ce propos, la Cnpa réclame, par la voix de M.N'Aït Abdelaziz «la transparence et la facilité pour l'accès au crédit bancaire», une affaire qui, d'après lui, ne cesse d'être l'un des handicaps majeurs entravant l'activité économique. C'est d'ailleurs la même revendication formulée par la Confédération algérienne du patronat (Cap). «Les choses bougent mais ce n'est pas encore suffisant», a-t-il reconnu, appelant le gouvernement à définir clairement les choses et mettre en place les mécanismes devant encourager l'investissement et réussir ainsi la transition économique. Sur sa lancée, le patron de la Cnpa n'a pas lésiné sur les propos pour saluer les initiatives du département de la justice. Une volonté expliquée par le fait qu'un bon nombre de projets de lois sont en cours visant à mettre en conformité la législation algérienne avec les nouvelles donnes internationales. Il s'agit surtout, a-t-on précisé, de réformer l'administration et restaurer l'autorité de l'Etat pour mettre un terme au récurrent problème de la bureaucratie. La Confédération nationale du patronat algérien a remis sa copie au chef du gouvernement, mardi passé. Une feuille de route qui contient les suggestions de la Cnpa pour l'élaboration de l'avant-projet du Pacte national économique et social. Ces propositions doivent être, comme prévu, discutées dans un cadre concerté par les trois parties avant l'élaboration de l'avant-projet du pacte, explique M.N'Aït Abdelaziz. Et de laisser entendre enfin qu'une rencontre pourrait se tenir dans une semaine afin d'examiner les propositions de tout un chacun.