Une foule nombreuse composée de personnalités du monde sportif, des autorités locales, de proches et d'anonymes a accompagné hier Kacem Elimam à sa dernière demeure au cimetière de Aïn El-beida à Oran. Le défunt, le président le plus titré du MCO avec à la clé une super coupe arabe acquise en 1998 à Beyrouth (Liban), des titres de champion et de coupe d'Algérie et une coupe arabe des clubs champions, a fini par abdiquer devant la maladie qui l'avait empêché d'entamer l'aventure du professionnalisme avec son club de toujours, le mouloudia d'Oran. Revenu aux commandes du club après la rétrogradation en division deux en 2008, il avait réussi le défi de remettre le club en division une, de préparer le dossier de passage au statut de Société sportive par actions et de remettre les clés de la maison au nouveau président Mehiaoui. Hier les mines étaient défaites à Oran et les discussions, aussi bien dans les rues que dans les bureaux ou les cafés, n'avaient de sujet que son amour pour le MCO. «Il aimait l'équipe et personne ne pourra dire le contraire. Le MCO c'est lui ; les heures de gloire, le mouloudia les a connues quand il était aux commandes», affirme un sportif. Dirigeant du MCO depuis les années 1970, il en devient président dans les années 1990 et remporte à cette occasion plusieurs titres, dont la Coupe d'Algérie 1996 et les deux Coupes arabes 1997 et 1998. Après avoir cédé sa place à Youssef Djebbari, il reviendra aux commandes du mouloudia en 2009, avant de céder la place à Mehiaoui lors du passage au professionnalisme. Elimam a vu défiler plusieurs générations de joueurs talentueux, à l'image des Freha, Belkedrouci, feu Hadefi, Ounès, Chaïb, Medjahed, Djelly, Belloumi, Drid, Benarmas, Meziane, Sebbah, Lebbah, Benyoucef, Cherif El-Ouazzani, Benabdellah, Benzerga, Gaïd, Zerrouki, Belatoui, Haddou Moulay et bien d'autres. Les Oranais retiendront de lui l'image d'un enfant de la ville qui aimait le mouloudia par tous les pores de sa peau. Lors de son ultime rencontre avec la presse au siège du club, Elimam, tel un enfant espiègle, nous avait fait part du meilleur souvenir de toute son histoire avec le MCO. C'est à l'ultime journée qu'il avait réussi à faire replacer le mouloudia parmi les clubs de l'élite. Ce jour-là, il avait fait son entrée au stade sur le dos d'un cheval blanc. «Je ne pouvais espérer une meilleure retraite. Fêter l'accession du MCO comme au bon vieux temps, en faisant mon entrée au stade juché sur la selle d'un cheval. Cette scène demeure mon meilleur souvenir comme président du club», avait-il déclaré.