«L'action économique et financière de l'Etat», tel est le thème de la table ronde organisée hier par le centre de presse d'El Moudjahid où le seul invité, Abdelmalek Zoubidi, cadre supérieur au ministère des finances, a donné une présentation générale de la politique de l'Etat. Le Dr Zoubidi a abordé le thème en rappel historique de la finance et de l'économie algérienne depuis le choc pétrolier de 1986. «Après le choc pétrolier de 1986, la croissance économique était très faible et le chômage était à plus de 30%», a indiqué le conférencier. Et d'ajouter : «L'Algérie a vécu difficilement ce choc puisque le pays était dans la phase de mise en œuvre d'un programme quinquennal d'investissement. Et ce n'est qu'à partir du programme de 1995 à 2000 que la barre s'est redressée avec un taux de croissance de 2,5% par an». Depuis le début des années 2000, l'Algérie a adopté un nouvel ordre économique qui consiste en les programmes quinquennaux dit «sécurisés». Il s'agit entre autres des programmes 2001-2004, 2005-2009 et enfin celui en cours 2010-2014, l'objectif de ces programmes économiques étant de booster et d'accroître la croissance de notre pays. En d'autres termes, l'Etat algérien, profitant des recettes pétrolières, a procédé à l'injection de capitaux dans des projets d'investissement afin d'asseoir une base durable à l'économie nationale, sachant que le PIB algérien dépend essentiellement des hydrocarbures, une matière appelée à disparaître. «Les plans de relance économique adoptés depuis 2001 à 2009 ont apporté des résultats probants puisque le taux de croissance a grimpé à 7% hors hydrocarbures. Le chômage a baissé pour atteindre les 10,2% seulement alors qu'il était à 30%. Ce qui nous a fait dire que la dépense publique a redressé la barre», a constaté l'expert. La croissance de 7% est bonne pour la situation économique du pays, bien qu'elle soit le résultat du budget de l'Etat, vu que la norme exige que la croissance doit être générée par la sphère économique algérienne. C'est à cette question que le conférencier a apporté des éclaircissements. «L'Etat a pris des mesures à l'endroit de l'entreprise algérienne génératrice de croissance et les pouvoirs publics veulent plus que jamais remettre le flambeau aux entreprises via les programmes quinquennaux. L'Etat a commencé ce projet en construisant et en développant les infrastructures de base qui ne sont que l'environnement adéquat indispensable aux entreprise, à l'image de l'autoroute Est-Ouest qui va servir l'économie». L'expert a ensuite abordé le second point qui est les finances. «L'Etat a mis en place des mécanismes fiables afin de faciliter les crédits bancaires en se portant garant de ces crédits accordés aux entreprises, tout en invitant les banques à accroître leurs capitaux, l'emprunt obligataire et le leasing», souligne-t-il. La baisse de la pression est aussi un facteur de croissance pour l'entreprise. A ce titre, l'Etat algérien a supprimé les versements forfaitaires destinés aux collectivités locales, lesquels sont assumé par l'Etat. Le Dr Zoubidi a déclaré également que «l'Etat a simplifié et allégé les procédures de payements fiscaux, une façon d'éradiquer le marché informel». Le fonds de régulation : sécurité et croissance Afin d'éviter les retombées fâcheuses d'une crise économique sur notre pays, l'Etat a mis en place un fonds de régulation de la dépense publique qui engrange quelque 4316 milliards de dinars. Ajoutons à cela les réserves de change qui avoisinent, à juillet 2010, quelque 150 milliards de dollars alors que le chiffre était de 143 milliards en 2007 et de 147 milliards en 2009, sachant que la dette extérieure de notre pays s'élève à 440 millions de dollars en août 2010. «Des chiffres qui renseignent sur la bonne santé financière et économique du pays et la variation est positive. Aussi, faut-il signaler que la crise économique mondiale n'a touché l'Algérie qu'en matière de baisse de revenus, puisque nous avons perdu 32 milliards de dollars», a relevé l'expert. Et de conclure : «Avec un fonds de régulation des dépenses de 4316 milliards de dinars, nous pouvons dire que notre pays est sécurisé pour 2011, mais aussi pour le programme quinquennal 2010-2014 et tous ces investissements généreront une croissance prochaine dans un environnement économique profitable à tous».