Rationaliser les dépenses publiques ne remet pas en cause les projets d'investissement mais permet de procéder d'une manière efficiente et efficace. Le directeur général des études, de la prévision et finance, Zoubidi Abdel-malek, invité de la rédaction de la Chaîne III de la Radio nationale a affirmé: «Nous avons une bonne situation financière, que ce soit au plan des réserves publiques ou bien des réserves de change». L'intervenant à la Chaîne III estime que le processus engagé par l'Etat de rationaliser la gestion des ressources publiques a permis d'avoir une disponibilité de capital assez conséquente et permet de couvrir les dépenses de l'Etat évaluées à environ 1400 à 1500 milliards de dinars. Ainsi, le niveau de disponibilité qui est de l'ordre de 4280 milliards de dinars permettrait par conséquent le financement des programmes publics d'investissement durant les quatre années à venir. «Le fait de rationaliser les dépenses publiques, notamment les dépenses d'équipement, ne remet pas en cause les projets d'investissement mais seulement de procéder d'une manière efficiente et efficace», a souligné M.Zoubidi. D'ailleurs, à ce sujet, ce dernier apporte un peu plus d'éclairage sur les mesures appliquées, mentionnant la mise en place d'un dispositif d'alerte et dont les contrôleurs jouent un rôle primordial dans la supervision et le suivi des dépenses publiques effectuées. «Dès lors qu'ils relèvent une dépense excessive, ils la signalent à la direction de la politique budgétaire. Il y a un contrôle en amont effectué par la Caisse nationale d'équipement pour le développement avec un apport d'évaluation du projet jouant ainsi le rôle d'expertise, ainsi que l'intervention a posteriori de l'IGF.» Concernant l'Inspection générale des finances, celle-ci contribue par les enquêtes et audits qu'elle réalise dans la gestion des deniers publics y compris dans le cas de toutes les entreprises économiques bénéficiaires de subventions des ressources de l'Etat. Il y a lieu de souligner aussi que le financement des projets passe à présent par deux étapes, il y a la phase d'étude puis la phase de réalisation et la concrétisation du projet d'investissement. D'après l'invité de la Radio nationale, il n'y aura pas de notification de crédit avant une étude minutieuse. D'autre part, M.Zoubidi ne conteste pas le fait que les dépenses publiques, notamment les dépenses d'équipement public de ces dix dernières années, sont en expansion d'où la prudence opérée par le gouvernement dans la gestion des réserves, l'Algérie ayant toujours rejeté l'option du fonds souverain. «Le fond souverain privilégie le rendement à la sécurité, quant à l'achat de titres sur les Etats souverains, cette dernière opération favorise la sécurité au rendement, donc le choix préconisé est d'avoir un placement où le risque est moindre.» Et d'ajouter: «Il est fondamental de préserver notre capital accumulé et donc, le placement des réserves de change auprès du Trésor américain est plus rentable pour nous.» Le directeur général de la politique budgétaire reconnait toutefois que la crise financière internationale a eu un impact sur nos réserves de change, dû à la baisse du taux intérêt. Cependant, il n'a pas été prolixe quant au chiffre des pertes enregistrées, précisant seulement que selon les statistiques, le placement des réserves de change nous permettrait d'engranger trois à trois milliards et demi de dollars chaque année, alors qu'avec la récession économique mondiale, le montant ne devrait pas dépasser le milliard et demi. Il n'en demeure pas moins que l'embellie financière due aux produits de la fiscalité pétrolière permettrait, à moyen terme,de réaliser les programmes publics d'investissement, vu que les cours des prix du pétrole du marché restent supérieurs au prix de référence établi dans la loi de finances, a conclu Abdelmalek Zoubidi.