«Aucun avenir pour le PPP», affirme un participant à une table ronde de chefs d'entreprises publique et privée. «Aucune perspective d'avenir n'est à attendre d'un éventuel partenariat entre des entreprises publique et privée», a affirmé Ali Aoun, président-directeur général de Saidal dans son intervention lors d'une table ronde organisée hier au Centre de presse d'El Moudjahid autour du thème «Partenariat public-privé». La démarche présente ne favorisera point l'aboutissement d'une telle perspective et risque de bloquer le système, a affirmé Aoun qui dit «assumer pleinement ses dires». Le trois «PPP», comme il est désormais admis de le nommer, est bloqué par trop de confusions, trop de nouvelles décisions et les décideurs eux-mêmes ont peur d'y aller. Aujourd'hui le PPP, tel qu'il doit être conçu, est pratiquement nul. Constituant, dans certains cas, un véritable transfert de richesses, il permet de postuler à la mise en commun des moyens et du savoir-faire d'un potentiel humain non négligeable pour contribuer à l'édification de l'économie nationale en constituant une alliance pour prendre en charge ensemble une activité. Il citera le cas de Sonatrach qui a besoin de rentabiliser la rente pétrolière pour mieux investir dans des secteurs hors-hydrocarbures. Mokhtar Chaâboub, directeur général de la Snvi, a estimé pour sa part que le fait de demander un transfert de technologie renvoie à une «invitation» à un partenariat qu'il ne faut pas confondre avec une démarche à caractère privatisant. La gesticulation constatée autour de cette question, n'est qu'un «marché politique», a relevé l'un des participants alors que le président de la Confédération patronale (Cipa), Abdelaziz Mhenni, a insisté sur la complémentarité des entreprises désireuses de faire union. Il a souligné que la croissance générée par le partenariat profite à l'Etat et que toutes les unités publiques ou privées créent de la richesse. Mhenni préviendra que «les faibles n'ont pas le droit de vie au niveau international» et s'élèvera avec force contre l'inexistence des banques pour accompagner le partenariat, secteur en «hibernation» totale depuis 2004. Abordant la privatisation, point qui a quelque peu masqué le thème proposé du PPP, il a indiqué que sur 13 demandes de reprises d'entreprises, aucune réponse n'est parvenue à ce jour. A ce propos, il rappellera, pour information, les 5 conventions qui régissent un projet de privatisation qui sont le maintien du personnel, de ses avantages sociaux acquis, de l'activité de l'entreprise, de l'investissement et du redéploiement des capitaux. L'Algérie peut aller vers le partenariat avec ses propres moyens mais l'étranger est le bienvenu pour transmettre son savoir-faire et son expérience dans le domaine. Ce même responsable économique a suggéré une réunion qui regrouperait les chefs d'entreprise et les décideurs du ministère pour éliminer les écueils qui freinent la création de partenariat. Il a souligné que beaucoup d'entreprises sont intéressées mais ne trouvent pas de vis-à-vis dans leurs démarches notamment auprès des administrations qui fonctionnent au «ralenti» et qui sont caractérisées par une bureaucratie récurrente. La volonté politique existe bel et bien, on parle de privatisation depuis 20 ans mais on refuse d'en parler avec des spécialistes qui nous communiqueraient leurs expériences. Cela, a-t-il dit, nous permettra de dégripper les rouages et écourter le processus car il y a trop d' «étages» pour parvenir au but et aussi trop de conservatisme à fouetter, en un mot donner un grand coup de pied dans la «fourmilière». L'ensemble des chefs d'entreprise participants ont déploré le manque d'information entre les entreprises publiques et privées et l'absence de dialogue entre elles pour parler des réalités au quotidien.