«Les événements du 5 octobre 1988 sont le fruit d'abord d'une série de privations et de pénuries ayant touché même des produits de première nécessité. Ensuite il y a la crise entre les deux clans du pouvoir de l'époque, notamment au sein du parti unique, à savoir le FLN, pour que vienne la manipulation. La crise de 1986 qui a causé les pénuries de produits alimentaires, les privations dont a été victime le peuple algérien ont été l'élément clé de cette révolte. Les jeunes de l'époque avaient soif de liberté et de démocratie puisque nous étions sous le régime du parti unique. Quant à la manipulation, celle-ci a été faite de manière passive, c'est-à-dire que le pouvoir avait laissé les militants islamistes encadrer les événements et récupérer les foules et ce, par crainte de l'émergence d'une force démocratique qui allait anéantir le système clientéliste de l'époque. 22 ans après, nous estimons au FFS que les choses n'ont pas trop évolué, sinon le multipartisme, la liberté surveillée de la presse et des libertés. Mais nous restons optimistes, car le 5 octobre a donné une leçon au peuple algérien. Un changement positif est possible pour peu que le peuple s'impose, et j'invite à travers ce message tout le peuple algérien à rester vigilant et à se mobiliser, car pour avancer, il faut que le peuple s'unisse. Le développement ne viendra ni de l'étranger ni d'ailleurs, mais de la volonté du peuple à prendre son destin en main pour construire un Etat de droit démocratique. Il faut surtout éviter la violence, que nous connaissons et qui n'apporte rien de positif, mais le combat pacifique peut réunir les forces du pays pour le développement.» Propos recueillis par Elias Melbouci