Fraîchement installé, le nouveau wali, Hamou Ahmed Touhami, aura beaucoup de défis à relever afin de réaliser les projets inscrits dans le programme quinquennal (2010-2014). Ce plan de développement a bénéficié d'un budget de l'ordre de 419 milliards de dinars, classé le 3e au niveau national. Lors de sa première déclaration, le nouveau wali a fait savoir que beaucoup de travail l'attend, en ce sens que des secteurs, comme celui de l'énergie, ont besoin d'énormes efforts afin de les faire sortir de leur hibernation. Il cite dans la foulée le gaz naturel qui demeure l'un des points noirs dans la wilaya de Béjaïa, vu sa faible pénétration. Pour parler de ce secteur que toutes les communes de la wilaya réclament souvent avec brouille et passion, cette énergie accuse un retard énorme par rapport au niveau national, avec seulement 28% du taux de pénétration dans les foyers, la wilaya de Béjaïa est à la traîne. Le défi qui attend Touhami, c'est de hisser ce taux à hauteur de 60%, d'ici 2014, avec le raccordement de pas moins de 52 140 foyers. Une besogne énorme mais pas impossible à la fin, estime-t-on. Pour le logement, la wilaya a bénéficié de 31 500 unités tout type confondu (social, rural...). Pour le volet aide à l'autoconstruction, ce sont quelque 16 000 unités qui ont été allouées pour la construction en milieu rural, qui connaît un engouement particulier de la part des ménages, vu sa simplicité et la rapidité de l'achèvement. Cela dans le but de fixer les populations rurales dans leur milieu et atténuer un tant soit peu l'exode rural, qui a commencé à vider les villages à cause du dénuement et autres carences que vivent les habitants au quotidien. Le reste des quotas alloués sont inscrit pour le logement social. Ce dernier point s'achoppe encore à l'indisponibilité des assiettes foncières dont souffrent beaucoup de communes dans la wilaya de Béjaïa. Le nouveau wali n'aura sûrement pas la tâche facile devant ce problème qui pourrait «retarder» l'échéance d'ériger les 31 500 logements avant 2015. Le secteur des travaux publics n'est pas mieux loti par rapport à d'autres secteurs dans la wilaya de Béjaïa, eu égard à l'état délabré de la majorité des routes. Des projets viennent en appoint pour atténuer ce problème qui n'a que trop duré. Donc, ce sont quelque 37 importants projets lancés ou en voie de lancement, pour une enveloppe financière de l'ordre de 42 millions de dinars, 20 projets de 587 km pour les chemins de wilaya (CW) avec une enveloppe de 20 millions de dinars, et 200 km pour les chemins communaux avec un montant de 6,4 millions de dinars. Mais la question que se posent les citoyens des localités concernées est : est-ce que ces projets inscrits pour le programme quinquennal seront réceptionnés dans les délais ? Pour toute réponse, il n'y a que la réalité du terrain qui le dira. D'autres projets comme la trémie d'Ihaddaden et d'Aâmriw et l'échangeur de Quatre-chemins dans la ville de Béjaïa seront lancés incessamment. Ceci sur le plan économique. Touhami devant la grogne sociale Sur le plan social, les nouvelles autorités de wilaya sont d'ores et déjà «accueillies», non pas avec des roses, mais avec la fermeture des axes routiers et des APC qui ont eu lieu ces derniers jours dans différentes localités de la wilaya. Le grogne citoyenne gagne du terrain et le mécontentement est semé à tout-va. Beaucoup de problèmes sont étalés par les protestataires devant des élus impuissants. Les habitants ont soif. Ils n'ont pas d'électricité. Leurs demeures ne sont pas raccordées au réseau d'assainissement, ils réclament l'éclairage public, le transport scolaire, le bitumage des routes... Bref, une litanie de carences. Dans ce conglomérat de jérémiades, c'est surtout le milieu rural qui en pâtit le plus. Il faut voir les villages dans quelles conditions ils sont, pour se rendre compte que rien ne va, et que la vie des villageois s'apparente beaucoup plus à une survivance qu'à une vie normale, tellement les manques et les insuffisances en éléments basiques de la vie sont innombrables. Les problèmes se trouvent multipliés dans les localités où les APC sont encore en état de blocage. Tinebdar, Ath Mellikèche, Timezrit, Melbou et Chemini attendent toujours une solution à leur blocage néfaste pour ne pas dire dramatique. M.Touhami a-t-il la «baguette» magique pour défaire l'écheveau.