Les élèves qui habitent les hameaux, loin des agglomérations, souffrent le martyre devant le problème de transport auquel ils sont confrontés. En effet, ils sont contraints de parcourir plusieurs kilomètres afin de rejoindre leur école, et ce, qu'il vente, qu'il fasse froid ou qu'il pleuve. Le problème est plus accru lorsqu'il s'agit d'élèves du primaire, lesquels ne peuvent pas supporter le trajet et les caprices de la nature. Les exemples sont légion dans toute la vallée et ses localités dépourvues de transport scolaire et même de transport des voyageurs. Ces pâtés de maisons, appelées hameaux, ne sont malheureusement pas desservis à cause du nombre réduit de leurs habitants, ce qui se répercute sur leur vie de tous les jours, notamment sur la scolarité de leurs enfants. Imaginez-vous des élèves pas plus hauts que trois pommes, au corps frêle, parcourant chaque jour en moyenne 5 ou 6 km – pour ne pas dire plus- avec des sacs-à-dos remplis de fournitures scolaires, pesant plusieurs kilos ?! Nous pensons, entre autres, à ces élèves habitant le hameau de Bourar ou d'Iâarkav, dans la commune de Boudjellil, et qui parcourent environ 5 km (aller-retour), longeant les chemins de fer, pour les premiers cités et le CW42A pour les seconds, en s'exposant non seulement aux perturbations atmosphériques mais également aux trains, aux véhicules mais aussi aux kidnappings et autres dangers qui les guettent journellement. Ce n'est qu'un exemple parmi tant d'autres, qui mettent en exergue la souffrance de ces bambins, voués à subir, dès leur jeune âge, les aléas de la vie. Ce qui se répercute immanquablement sur leur scolarité. D'ailleurs, le taux de déperdition scolaire dans ce milieu, au demeurant rural, est en hausse par rapport au milieu urbain. Pour parer à ces conditions difficiles pour ces élèves, beaucoup d'habitants de hameaux réclament des groupements scolaires pour les enfants, afin d'éviter les va-et-vient harassants et douloureux à leur progéniture. L'image quotidienne qu'offrent ces enfants, se déplaçant en groupe ou seuls, est désolante, avec leurs cartables, donnant l'impression de faire une corvée militaire qu'ils ne méritent pas.