Le tabagisme dans la société algérienne a connu, ces dernières années, une hausse considérable, liée, selon les spécialistes, à la révolution idéologique qui s'est installée dernièrement dans le monde entier et à l'invasion des différentes civilisations dans les sociétés en voie de développement. Aujourd'hui, ce phénomène ne touche plus uniquement les hommes mais aussi les jeunes filles. Certaines femmes n'arrivent plus à arrêter cette habitude, pourtant elles sont conscientes du danger que cela représente sur leur santé. La classe des intellectuels de l'université de Djilali Liabès de Sidi Bel Abbès s'est intéressée à ce sujet tabou pour les femmes, car un groupe d'étudiants a pris l'initiative de faire un travail de recherche dans la communauté universitaire. Ses résultats indiquent que 24% des étudiants sont habitués à fumer quotidiennement, et ce, depuis l'adolescence. 35% des personnes interrogées représentent le sexe masculin et 6% le sexe opposé. A titre comparatif, une enquête similaire réalisée récemment dans l'une des universités marocaines a abouti aux mêmes résultats, car les jeunes chercheurs sont arrivés à évaluer en chiffres 36,2% d'hommes et 6,59% de femmes fumeurs dans le milieu universitaire. Des réponses et des avis différents ont été relevés chez plusieurs étudiants interrogés sur le phénomène du tabagisme dans la communauté universitaire et du fait de la pollution que cause cette fumée aux sujets non fumeurs. Abderrahmane un jeune universitaire en 4e année lettres a commencé à fumer depuis l'âge de 18 ans, avec un ami de son âge. Cela fait plus de trois ans qu'il n'arrive pas à se séparer de la cigarette, et ses tentatives de sevrage n'ont pas encore atteint à leur but. «J'ai tenté deux fois d'arrêter cette mauvaise habitude, dont je connais très bien les dangers, en vain, et je crois que la troisième tentative serait la bonne ; je vais pratiquer du sport pour ne plus y penser.» Les filles sont elles aussi accros à la cigarette, et continuent à se cacher dans des coins, loin des yeux des passants pour quelques milligrammes de nicotines. La diversité des avis sur ce point-là, entre féminité et habitude, n'a pas changé grand-chose, car en interrogeant les deux sexes sur le fait que certaines femmes préfèrent se cacher pour fumer, est plutôt lié aux traditions de la société algérienne, qui estime qu'une femme est un être censé garder sa féminité. Pour ce groupe d'étudiants chercheurs, l'idéal serait de miser sur une stratégie afin de lutter contre le tabagisme dans la communauté universitaire et faire face à l'évolution incontrôlée de ce phénomène dangereux, qui menace la santé d'un quart des jeunes universitaires.