La visite de deux jours effectuée mercredi et jeudi par le patron du FMI en Algérie constitue inéluctablement une prouesse à mettre à l'actif de Dominique Strauss-Kahn tant du point de vue politique qu'en matière de relations économiques liant notre pays au Fonds monétaire international. En effet, Dominique Strauss-Kahn a eu à engager des entretiens de haut niveau avec les responsables algériens, entre autres le Premier ministre Ahmed Ouyahia et même le président de la République, avec qui il a eu à partager le déjeuner lors de la journée de mercredi. Il va sans dire qu'au terme de ces entretiens, les rapports entre l'Algérie et le FMI ont été passés en revue en vue d'un meilleur rapprochement, plus de convergence dans les idées et une vision plus éclairée quant à la gestion des ressources algériennes à même d'assurer un meilleur développement de l'économie algérienne, en particulier dans le secteur hors hydrocarbures. D'ailleurs, un des exemples de cette entente existant entre les autorités algériennes et le FMI émane des propos émis par le DG de cette institution en évoquant l'aspect relatif au taux de croissance économique. «Nous sommes en accord avec le gouvernement algérien sur les taux de croissance pour cette année et l'année prochaine», fera savoir Dominique Strauss-Kahn en précisant que l'institution qu'il dirige s'attend à un taux de croissance positif en Algérie de l'ordre de 3,8% pour 2010 et de 4% en 2011. D'autre part, les doléances exprimées par beaucoup de pays émergents dont l'Algérie sur la nécessité d'engager une véritable réforme au sien l'institution du Fonds monétaire international sont qualifiées de légitimes par le premier responsable de cette institution. A ce sujet, Strauss-Kahn déplore le fait que le FMI est «exagérément représenté par les Occidentaux», tout en reconnaissant qu'il «est grand temps d'accorder aux pays émergents la place qui est la leur au sein de cette institution». Le FMI félicite l'Algérie pour ses performances économiques Le patron du FMI a félicité par ailleurs l'Algérie pour «ses performances économiques réalisées en pleine conjoncture internationale incertaine», a souligné Dominique Strauss-Kahn lors d'un point de presse tenu mercredi soir. Au cours de cette rencontre avec les représentants des médias algériens, le directeur général du FMI n'ira pas par quatre chemins pour mettre en évidence la position confortable de l'Algérie, en particulier en matière de ressources financières dont dispose le pays actuellement. N'empêche que le conférencier ne s'est pas abstenu d'émettre quelques critiques au sujet de la situation économique globale du pays. Strauss-Kahn ne cachera pas en effet ses regrets de voir l'économie algérienne presque entièrement dépendante des recettes des hydrocarbures. Un tel constat participe de son avis à l'essoufflement des autres créneaux d'activité, à l'exemple du tourisme et de l'industrie, reconnue d'ailleurs comme étant le maillon faible de l'économie algérienne. Et ce n'est pas tout. Le patron du FMI a pointé du doigt le chômage toujours élevé chez la jeunesse algérienne dont le taux s'inscrit à son avis aux alentours de 20%. S'agissant de l'opération de l'emprunt obligataire du FMI, Dominique Strauss-Kahn fera savoir que l'Algérie pourra toujours s'inscrire à une prochaine émission obligataire du FMI, étant donné que les 500 milliards de dollars émis ont été achetés dans leur totalité.