A l'occasion de l'Aïd, la wilaya a désigné 110 points de vente de moutons dans 43 communes (sur 57) tout en interdisant, en parallèle, le commerce informel du bétail. Les vendeurs, eux, n'ont pas entendu parler de cette décision. La preuve, les moutons se vendent un peu partout, même au centre-ville d'Alger. Les ventes anarchiques des moutons à Alger ont récemment été officiellement interdites dans toute la capitale. La wilaya a par contre désigné 110 points de vente dans 43 communes (sur 57) dans une vaine tentative de réglementer cette activité. Il est vrai que les mesures d'hygiène instaurées par les responsables des différentes communes, y sont pour beaucoup dans cette initiative. Pour certains, le charme de l'Aïd réside dans la présence de ces moutons que les enfants peuvent approcher et admirer, estiment des citoyens peu soucieux des odeurs nauséabondes qui se dégagent des locaux que des commerçants louent aux maquignons. Ainsi, et à la veille de l'Aïd El Adha, les marchands de bétail ont envahi la première ville du pays. Des troupeaux de moutons ont été aperçus dans différents quartiers y compris dans les communes du centre-ville. A Bab Djedid, dans la haute Casbah, un vulcanisateur a suspendu son activité pour y exposer des moutons. Un peu plus haut, un épicier a fait de même. A Bouzaréah, ce commerce d'occasion envahit le moindre coin. Un maquignon, surveillant un troupeau d'une centaine de têtes, a créé à lui seul un marché dans le quartier Carnot, au bord de la voie rapide de Frais Vallon. Comme on le constate, les moutons sont parqués dans des locaux ou dans des terrains vagues transformés à l'occasion en marchés de bétail ou même dans des hangars. Les arrêtés déterminant les endroits de vente ont été diffusés dans l'ensemble des treize wilayas déléguées, expliquent des cadres du service contentieux de la wilaya. Toutefois, malgré l'instruction du wali, la même depuis des années, la première ville du pays continue de tolérer des pratiques d'une vie rurale en matière de vente de bétail. Que de moutons ! Des revendeurs, la plupart du temps venus des wilayas de l'intérieur, ou de simples jeunes qui s'improvisent commerçants à cette occasion, sont à la recherche du moindre local pour lancer leurs affaires. Depuis quelques années, on voit de plus en plus de citadins se mettre à la mode de la vente du mouton. Il est vrai que «c'est dérangeant de voir toutes ces bêtes près de chez soi mais on ne peut s'opposer à leurs vendeurs car ce sont généralement des voisins qui veulent gagner quelques sous durant cette période», justifie un père de famille habitant la cité des Bananiers de Bab Ezzouar. Il faut préciser que ce père de famille a loué son local à des revendeurs du quartier. Une telle situation se présente d'ailleurs dans beaucoup de quartiers de la ville. D'ailleurs, presque chaque cité possède son lot de moutons.