Scandaleux, inadmissible, humiliant. Les qualificatifs ne sont pas aussi forts pour dire ce qui s'est passé vendredi soir à Bordj Bou Arréridj, à l'occasion du match CABBA-CRB. Des actes graves que rien ne justifiait et qui ont failli tourner au drame. Des actes appelés certainement à se perpétuer quand on voit le laxisme avec lequel autorités et instances du football les traitent, se montrant trop indulgentes envers ceux qui allument le feu et jouent sur la corde sensible du sentimentalisme. Cette fois ce qui a fait déborder le vase c'est que la match en question était en direct sur la chaîne Canal + Maghreb. Autant dire que les images de ce match ont été vues à travers le monde et les actes de violence également. Il ne s'agissait pourtant que d'un match de football, mais certains réagissent comme si leur vie en dépendait. Dans l'affaire, on a fait une mauvaise publicité à une ville comme Bordj Bou Arréridj dont la population est dans son ensemble paisible mais qui par la force des évènements passe maintenant pour être une cité où ne résident que des gens extrêmement violents. C'est que la saison dernière, un match qui s'était joué dans cette ville, en l'occurrence CABBA-MCA, et qui n'était pas allé à son terme pour les mêmes incidents qui ont marqué CABBA-CRB de ce vendredi. A l'époque, la Ligue nationale avait mis les deux clubs dans le même panier, alors que c'était les supporters du club bordji qui avaient attaqué ceux du camp d'en face. Résultat des courses, le CABBA et le MCA avaient eu match perdu. En outre, le club bordji avait eu une suspension de terrain de six matches alors que celui du MCA avait été de trois matches. Ce vendredi, le terrain avait été envahi à la mi-temps par les fans du CRB car ils étaient bombardés de pierres par les supporters du CABBA. On a dû attendre plus d'une demi-heure pour que le match puisse reprendre. Au final, le CABBA, qui aurait dû avoir match perdu pour mauvais comportement de sa galerie, se retrouve avec un match gagné par la faute d'un arbitre qui était prêt à attendre trois heures pour faire reprendre le jeu. L'article 26 des règlements généraux du football professionnel indique que «les clubs professionnels sont responsables du comportement de leurs joueurs, officiels, membres, supporters ainsi que toute autre personne chargée d'exercer une fonction dans le club ou lors d'un match». Il ajoute que «le club professionnel recevant répond de l'ordre et de la sécurité dans l'enceinte du stade et dans ses abords immédiats avant, pendant et après le match. Il est responsable de tout incident qui pourrait survenir». Que va-t-il se passer après ces graves incidents ? Très certainement, le terrain du CABBA va être suspendu pour quelques matches. Et puis c'est tout. On attendra, ensuite, que d'autres évènements graves se produisent pour réagir. Comme d'habitude. On activera, de nouveau, le comité interministériel de lutte contre la violence dans les stades qui prendra un certain nombre de directives. Sans grande efficacité. On oubliera alors tout dans des moments d'accalmie en attendant de faire tourner la roue quand surviendra le prochain incident dans un stade. Le match CABBA-CRB a pour lui d'avoir échappé à la retransmission en direct sur la chaîne nationale mais internet est là pour diffuser les images données par Canal + Maghreb et la grande humiliation de scènes absolument inadmissibles dans un stade de football. C'est vraiment dommage pour le sport et le football algériens.