L'avenir d'Alain Geiger comme entraîneur de la JS Kabylie est compromis. Le Suisse, du moins son travail, ne serait plus apprécié du côté de Tizi Ouzou où la rumeur de son limogeage est persistante. Pour la presse spécialisée, son départ ne serait qu'une affaire de quelques jours. Elle ajoute que le président du club serait, depuis quelque temps, à la recherche d'un nouveau coach et serait en train d'étudier les dossiers de ceux qui ont fait acte de candidature par le biais de leurs agents respectifs. Ainsi donc, celui qui était porté aux nues il n'y a pas si longtemps, ne serait plus qu'un technicien en sursis, un entraîneur qui semble limité dans son approche de voir les choses du football. C'est le sort qui avait été réservé à Rabah Saâdane après la Coupe du monde alors que lors des qualifications à cette compétition et à la CAN, il avait été traité comme l'un des plus grands techniciens de la planète. Alors que le président de la JSK ne le montre pas, la presse ne cesse de parler de ce limogeage comme pour forcer la main à ce président. Dans la passé, on l'avait poussé à se débarrasser de la même manière d'autres entraîneurs et le drame dans toute cette histoire est que Hannachi, comme ses autres collègues, cède souvent aux doléances de la presse. C'est pourquoi le sort de Geiger semble scellé. Il s'en ira comme sont partis tous ceux qui l'ont précédé. Geiger ne devrait pas passer le prochain hiver à Tizi Ouzou, c'est quasi certain et comme d'habitude celui qui le remplacera sera accompagné d'un concert de louanges avant de passer par le couperet de la critique acerbe une fois qu'il aura consommé les quelques mois «règlementaires» en Algérie. C'est un rituel parfaitement orchestré qui n'obéit à aucune logique sinon celle de verser dans le sensationnel. En tout cas, de telles méthodes ne sont pas pour aider le football algérien à se relever. Quand les plus prestigieux de nos clubs ne parviennent pas à garder un entraîneur deux saisons de suite, il y a de quoi désespérer pour ce sport. Et puis soyons sérieux dans la situation qui prévaut dans cette discipline sportive le plus important est-il de dire que tel ou tel autre personne va entraîner un club ? Comment ose-t-on se soucier de la manière dont un club va être coaché quand les joueurs de qualité n'existent pas ? Et s'ils n'existent pas c'est parce que la politique de formation dans le football est défaillante. Essayons, au moins, de sortir quelques éléments de talent pour ensuite se soucier de celui qui va venir entraîner un club, dut-il être le plus titré du pays. Nous n'inventons rien. L'équipe nationale qui s'est qualifiée à la CAN et à la Coupe du monde était bien composée presque exclusivement de joueurs de là-bas», formés par le football de «à-bas» et non par le nôtre. Pour revenir à Geiger, il nous revient en mémoire une discussion que nous avions eue avec Boualem Laroum, le responsable de l'attribution des licences d'entraîneurs au niveau de la Fédération algérienne de football et inspecteur technique à la CAF. Il nous avait dressé une liste de coaches algériens qui passaient pour être de grands techniciens alors qu'ils n'avaient pas de diplômes pour exercer. Quand nous lui avions demandé quel était l'entraîneur qui avait le plus haut niveau, il nous avait immédiatement répondu : Alain Geiger. Il a la licence UEFA A.» Eh bien cet Alain Geiger est traité aujourd'hui comme un parfait incompétent alors qu'avec lui, une JSK qui possède un effectif de joueurs assez modestes a frôlé la finale de la Ligue des Champions africaine. Le meilleur résultat de ce club dans cette compétition depuis le lancement de sa nouvelle version en 1997. Mais cela n'a pas suffi. Geiger a passé son temps «réglementaire», il doit partir. Il partira et quand le nouvel entraîneur viendra son sort sera scellé, il ne restera pas plus d'une année à Tizi Ouzou car le sensationnel oblige tout un chacun à sortir son égoïne pour satisfaire son plaisir.