«120 conventions de branches touchant plus d'une vingtaine de secteurs économiques, publics et privés, ont été signées entre l'Union générale des travailleurs algériens et des entreprises économiques.» C'est la déclaration faite hier par le secrétaire général de l'UGTA, Abdelmadjid Sidi Saïd, lors de l'inauguration du séminaire sous-régional BIT-RENGO, organisée à l'Institut des études et des recherches syndicales, à Alger. Le patron de la centrale syndicale a précisé que la prochaine tripartite aura lieu juste après la prise en charge de certains dossiers épineux qui restent en suspens, notamment la signature de deux autres conventions de branches et non des moindres. Il s'agit de celles des travailleurs de la presse nationale et de l'aéroport. Contrairement aux déclarations du ministre du Travail et de la Sécurité sociale, Tayeb Louh, qui a annoncé récemment que la tripartite aura lieu avant la fin de l'année en cours, Sidi Saïd affirme que la date en question n'a pas été fixée et qu'elle le sera après que certains dossiers importants soient ficelés. Intervenant à l'inauguration des travaux du séminaire qui s'étalera sur cinq jours et qui portera sur le thème «Renforcement des capacités des organisations syndicales sur la négociation collective, la protection sociale et la productivité dans le contexte de la mise en œuvre du pacte mondial pour l'emploi», le SG de la centrale syndicale a insisté sur l'importance du dialogue social pour faire avancer le développement économique et le progrès social. Dans ce cadre, il considère que l'expérience algérienne dans la lutte syndicale a réussi des avancées remarquables et a arraché des acquis considérables, notamment les 120 conventions de branches signées jusqu'à présent. Tout en annonçant que l'expérience nationale est exposée actuellement devant le bureau du conseil administratif du BIT, il a estimé que c'est une fierté. La rencontre, qui regroupe des représentants syndicaux de plusieurs pays africains, notamment celui de Tunisie, Abdeslam Djerrad, SG de l'Union générale des travailleurs tunisiens, et. R. Mbaye, représentant japonais du bureau des activités pour les travailleurs (ACTRAV) du BIT, est, selon lui, une occasion pour échanger les expériences et profiter de l'expertise, notamment des Japonais, considérés comme les pionniers dans le syndicalisme, à l'échelle mondiale. A ce sujet, le SG de l'UGTA précise que le mariage de l'action syndicale avec l'expertise a drainé des capacités et des compétences remarquables. «L'expérience japonaise a été d'un apport extraordinaire au syndicalisme algérien», rappelle-t-il. Plus explicite, il avance : «Nous avons introduit dans notre démarche collective, patronat, pouvoirs publics et l'UGTA, une nouvelle dynamique pour prendre en charge les questions économiques et sociales, dans le respect du champ des uns et des autres», avant d'ajouter : «Le dialogue social et la négociation est la clef du développement et de l'épanouissement humain.» Il rappelle que les rapports de force ne mènent nulle part. Il prône donc une prise de conscience collective. «L'agressivité a toujours des conséquences négatives, mais le dialogue social reste insuffisant s'il n'est pas jugulé avec une certaine expertise.» Sidi Saïd a, par ailleurs, regretté le déséquilibre dramatique qui existe entre les pays développés, les pays en voie de développement et les pays pauvres. Selon lui, si aucune coordination n'existe entre les syndicats des pays développés et ceux des pays sous-développés «cela veut dire qu'il y a un dysfonctionnement total». M. R. Mbaye a déclaré, pour sa part, que «l'Algérie nous offre aujourd'hui une bonne raison de croire aux vertus de la négociation collective et du dialogue social, ces précieux mécanismes pour aider les acteurs de l'économie réelle à concevoir et appliquer des politiques réellement adaptées aux priorités nationales».