Dix-sept personnes ont été tuées hier dans un attentat à la voiture piégée contre des chiites célébrant une fête religieuse dans un fief zaïdite, dans le nord du Yémen. L'attentat a été perpétré alors que des religieux de confession zaïdite, une branche du chiisme, s'apprêtaient à célébrer la fête d'Al-Ghadir, commémorant selon la tradition chiite le jour de la désignation d'Ali, premier imam des chiites, comme successeur du prophète Mahomet. Le porte-parole de la rébellion zaïdite a avancé qu'il s'agirait d'un attentat-suicide. Un chef tribal de la province d'Al-Jawf a indiqué qu'un kamikaze au volant d'une voiture tout-terrain s'est lancé contre le convoi qui se rendait à la cérémonie. L'homme accuse Al-Qaida d'être responsable de l'attentat. Un autre chef tribal et son fils font, selon lui, partie des victimes. Mardi, le Haut Commissariat des nations unies pour les réfugiés (HCR) s'est inquiété de l'escalade alarmante des combats dans le nord du Yémen près de la frontière avec l'Arabie saoudite, où au moins 20 personnes ont été tuées ces dix derniers jours selon lui. En février, forces gouvernementales et rebelles chiites avaient signé un cessez-le-feu, après la dégradation de la situation à la frontière avec l'Arabie saoudite qui avait fait craindre l'explosion d'un conflit régional. Le cessez-le-feu avait mis fin à un cycle de six mois de violences dans ce conflit qui, depuis 2004, a fait plusieurs milliers de morts et plus de 250 000 déplacés. Le 26 août, les rebelles zaïdites et le gouvernement yéménite s'étaient mis d'accord sur un calendrier pour l'application des engagements pris par les deux parties pour mettre fin au conflit.