Le président yéménite Ali Abdallah Saleh a averti hier que le gouvernement continuerait de combattre les rebelles chiites plusieurs années dans le nord du pays, tout en disant que les hostilités pourraient prendre fin si ces derniers acceptaient un cessez-le-feu. «Nous continuerons de combattre cinq ou six ans. Nous ne ferons pas marche arrière, nous n'arrêterons pas», a dit le président Saleh, à l'occasion des célébrations marquant l'anniversaire de la révolution du 26 septembre 1962 qui a mis fin à l'imamat zaïdite et instauré la République. Les combats font rage depuis le 11 août entre l'armée et les rebelles zaïdites appartenant à une branche du chiisme. Le pouvoir les accuse d'être soutenus par des groupes en Iran, ce qu'ils démentent. Des centaines de personnes ont été tuées et quelque 55.000 autres déplacées dans le nord du Yémen depuis cette date. «Si les rebelles respectent les six points (de la trêve), nous ne voulons pas de guerre. C'est une guerre qui nous a été imposée», a dit le président yéménite devant une foule rassemblée pour les célébrations. Le gouvernement de Sanaa a annoncé à deux reprises, depuis début septembre, une trêve qui n'a, à chaque fois, tenu que quelques heures. Rebelles et armée se sont rejetés la responsabilité de la reprise des hostilités. Le gouvernement exige notamment des rebelles «le respect du cessez-le-feu, l'ouverture des routes, l'évacuation de leurs positions et la libération des détenus civils et militaires». Le président Saleh a en outre, appelé les groupes politiques au Yémen à être unis pour «soutenir l'armée dans sa guerre contre les rebelles».