«A l'avenir, la filière lait sera caractérisée par la rationalité, le professionnalisme et la transparence», qui doivent être partagés par l'ensemble des intervenants, a prévenu hier Rachid Benaïssa, ministre de l'Agriculture et du Développement rural. En marge de l'installation du Comité consultatif régional africain de la lutte contre la désertification, organisée à Alger, le ministre a annoncé qu'un cahier des charges est en cours de préparation et fera l'objet de concertation avec les laiteries. Bien que les acteurs aient le droit de défendre leurs intérêts, ceci devra être réalisé en complémentarité avec les intérêts des autres, a-t-il conseillé aux transformateurs, laissant entendre que ce sont eux qui ont provoqué la récente pénurie de lait en sachet. Un cadre de dialogue et de concertation est déjà amorcé, a-t-il souligné. Concernant l'importation de vaches laitières, Rachid Benaïssa a rappelé que les particuliers ont importé 15 000 vaches en 2009. Jusqu'à fin octobre, le nombre de vaches importées a atteint les 200 000. Sollicité pour donner son avis au sujet de l'éventuel abattage des vaches laitières, Rachid Benaïssa s'est montré perplexe et a relevé, à cette occasion, les multiples avantages accordés aux éleveurs qui bénéficient d'une prime de production de 12 DA/litre. Au sujet de la pénurie de lait en sachet, il a imputé cette situation à «un dysfonctionnement dans la branche du lait subventionné». De son point de vue, rien n'explique cette crise en raison de l'augmentation de la production de lait cru, de l'absence d'une quelconque décision d'interdire aux opérateurs privés d'importer la poudre et la hausse de la quantité de la poudre de lait importée par l'Office national interprofessionnel du lait. «Il y a eu un dysfonctionnement depuis le mois de Ramadhan», conjugué au faible taux d'intégration des laiteries de lait cru, qui est pourtant en hausse, a insisté le ministre. Pour régler les problèmes de la filière, il a préconisé la création de conditions favorables. «Les acteurs doivent comprendre l'intérêt de développer la production nationale», a-t-il souhaité, soutenant que la poudre de lait devra devenir juste un appoint à la production du lait cru.