La chambre correctionnelle près la cour d'Alger a renvoyé hier le procès de l'affaire de l'Institut Pasteur d'Algérie pour le 8 décembre. Il s'agit de dix cadres accusés d'importation de vaccins périmés. Pour rappel, le verdict de l'affaire a été prononcé, en premier lieu, par le tribunal de Sidi M'hamed le 13 octobre dernier à l'encontre de dix cadres de l'IPA, accusés d'importation de vaccins périmés, avec notamment la condamnation à 10 ans par contumace de l'ex-directeur général de l'institut, Miloud Belkaïd. Actuellement en fuite, l'ex-directeur général de l'IPA (2002-2009) fait l'objet d'un mandat d'arrêt international. Les autres condamnés sont Omani Ammar, représentant du laboratoire indien (Serum Institut of India) à six années de prison ferme, Abdelmadjid Boudiaf, ancien responsable des moyens généraux, à six années et 200 000 DA d'amende, Aït Ouras Ahmed, à une année ferme et 100 000 DA d'amende, et Dali Hamid, directeur général-adjoint au niveau de la direction commerciale, condamné à deux années ferme. L'inculpée Nadia Touabtia a été condamnée à quatre années de prison avec sursis, Boubekeur Djamila, à deux années avec sursis et Aït Ouras Lamine, à une année avec sursis et 50 000 DA d'amende, tandis que Chaïb Ahmed a été innocenté. Les accusés devraient également payer des dommages et intérêts d'un million de dinars. Les mis en cause sont accusés de conclusion de marchés contraires à la législation, dilapidation de deniers publics et obtention de privilèges injustifiés. Le scandale a éclaté en 2009 suite à l'acquisition d'un important lot de vaccins contre la grippe, la tuberculose, la rougeole et des vaccins pour nourrissons, via quatre contrats signés avec des laboratoires étrangers. L'enquête, qui a débuté en novembre 2009, a mis à jour la mauvaise gestion de l'ancien DG de l'IPA et permis de dévoiler que la majorité des contrats passés avec des fournisseurs étrangers étaient non conformes à la réglementation des marchés. Elle a aussi fait la lumière sur les graves anomalies de gestion avec un préjudice, estimé par une expertise, à plus de 147 milliards DA. Il faut rappeler aussi que parmi les prévenus inculpés dans cette affaire figurait un accusé en détention depuis neuf mois, M. Omani, qui a été le premier à ouvrir le bal des auditions. A propos des 7 micro-ordinateurs (dont l'enquête n'a pas permis de trouver trace) et des téléphones portables, il dira que ce sont là des mesures d'accompagnement contenues dans l'avenant du contrat. «Et ce ne sont pas les seules. L'institut Pasteur a bénéficié également de 60 micros de bureau, d'un minibus et de 7 véhicules de marque Chevrolet».Le procès a été renvoyé pour le 8 décembre à la demande des avocats des accusés.